Fidéliser : la mission prioritaire des commerciaux en 2004
Compte tenu du contexte économique, on ne sera pas surpris de voir que la
vaste enquête 2004 de la Cegos sur “Les métiers et le management des
commerciaux” constate que 53 % des commerciaux ont vu une modification de
l'organisation commerciale de leur entreprise au cours des dernières années et
que près de la moitié ont assisté à une modification de la stratégie et de la
politique commerciale. Des changements qui ont entraîné des modifications de
portefeuilles produits et clients et de dimensionnement (en positif ou négatif)
des forces de vente. Si toutes les missions proposées par l'enquête sont
considérées comme faisant partie des missions du commercial en 2004, la Cegos
note “qu'il est cependant significatif de voir qu'à peine la moitié des
commerciaux considèrent que maximiser la marge - en défendant les prix, par
exemple - en fait partie”. Sur les six missions investiguées, “fidéliser les
clients” obtient le plus fort pourcentage (83 %), mais, surtout, est considérée
par plus d'un commercial sur deux comme la mission la plus prioritaire,
devançant la prospection et le développement de nouveaux clients. Une vision
tout à fait partagée par leurs managers, avec même une emphase plus forte,
puisqu'ils sont 63 % à la considérer comme prioritaire, toujours devant la
prospection et le développement. Cette enquête vient apporter une pierre
supplémentaire aux analyses de l'Observatoire de la Relation Marketing
Commercial (voir MM n° 87, p. 80), qui mettaient en lumière l'existence d'une
zone de recouvrement, et de conflit potentiel, entre les deux fonctions, à
savoir celle de la relation client et de son pilotage. Et pose de nouveau,
implicitement, la question de savoir comment travailler en harmonie avec le
marketing. Un problème d'information Et ce, d'autant plus que la réponse ne
se trouve pas directement dans les différentes tâches réalisées par les
commerciaux. Si la présentation des offres commerciales et des promotions
constituent, avec l'établissement des devis et des offres, les principales
tâches d'aujourd'hui, on imagine cependant que la fidélisation ne se réduit pas
qu'à cela. Ni à la gestion des litiges, troisième tâche par ordre d'importance.
Même si son importance est loin d'être neutre en la matière... Les commerciaux
de 2004 disposent largement de moyens de communication interactifs avec leur
société. 47 % sont équipés d'un micro-ordinateur portable, 62 % ont accès à un
Intranet et 69 % à Internet ; 22 % disant par ailleurs pouvoir disposer d'un
CRM. Si tous ceux qui ont un accès à Internet ou à un Intranet s'en déclarent
satisfaits, 30 % de ceux qui disposent d'un CRM expriment une insatisfaction à
son sujet. Disposer de moyens de communication ne signifie pas forcément être
bien informé. La Cegos constate que seulement 56 % des commerciaux détiennent
des informations sur leurs clients et 48 % sur le marché et les concurrents. De
plus, lorsque cette information sur la concurrence est disponible, dans 40 %
des cas les commerciaux ne la trouvent pas satisfaisante. Un beau terrain
potentiel de rapprochement entre marketing et commercial... D'autant plus que
deux tiers, seulement, des commerciaux possèdent des informations sur la
stratégie de leur entreprise, 71 % des objectifs précis et 73 % des
informations sur leurs résultats. “Que peuvent faire les 25 à 30 % de
commerciaux sans objectif ni résultat ?”, s'interroge, à juste titre, la Cegos.
Méthodologie
Enquête réalisée par la Cegos au cours du 1er trimestre 2004, par questionnaire auto-administré auprès de commerciaux ayant participé à des stages interentreprises de l'organisme et par le canal web auprès d'un échantillon aléatoire. 850 commerciaux et 170 managers commerciaux, en miroir, appartenant à des entreprises de toutes tailles et secteurs, ont été interrogés.
48%
seulement des commerciaux déclarent disposer d'informations sur leur marché et leurs concurrents. (Source : Etudes Cegos 2004)