Facebook face à ses amis
Enquête excluive Ipsos Marketin Avec plus de 500 millions d'adeptes dans le monde, Facebook est le réseau social préféré des Français. Ipsos a interrogé ses utilisateurs pour mieux cerner son rôle.
Je m'abonneA Quoi sert Facebook? Les polémiques du printemps 2010 sur les apéros Facebook ont remis le réseau social numéro 1 en France sous les feux des projecteurs. Le succès de ces mobilisations d'un soir témoigne de l'importance prise par le réseau. Un succès ambigu car, au même moment, on apprenait que des centaines d'internautes, lassés du site, tentaient de le quitter... Alors oui, posons-nous la question: à quoi sert Facebook? Né en 2004, il recensait près de 500 millions de membres dans le monde au printemps 2010. L'enquête, réalisée par Ipsos pour Marketing Magazine auprès d'un échantillon représentatif de 500 personnes interrogées on line en juin 2010, vise à mieux comprendre les raisons de cet engouement. Et tout d'abord, une question: pourquoi s'inscrit-on sur Facebook?
Le culte des amis
Aux yeux des personnes interrogées, la première raison qui incite les internautes à s'inscrire sur Facebook est « de retrouver des gens, des amis que l'on a perdu de vue ». Ils sont plus de la moitié à citer cette motivation. Ce chiffre monte à 61 % chez ceux qui utilisent souvent Facebook. Le réseau social est donc bien devenu le trombinoscope pratique que Mark Zuckerberg, son créateur, avait conçu initialement pour l'université d'Harvard. Il s'est juste - entre-temps - mondialisé. C'est aussi devenu un outil de communication quotidien qui réduit les distances. Ainsi, 58 % des interviewés pensent-ils que l'on s'inscrit sur Facebook pour « rester en contact avec des proches qui vivent loin ». C'est la fonction
même de cet outil: maintenir le lien. La force de Facebook, c'est que ses utilisateurs ont le sentiment de rester informés le plus précisément possible de la vie de leurs proches. Pour 53 % d'entre eux, Facebook est devenu un moyen précieux de « se tenir au courant de la vie de ses amis ». Entretenir une relation, mais non créer de nouvelles relations... La proportion de ceux qui citent « se faire de nouveaux amis » comme un motif d'inscription sur ce réseau social est faible: 12 % chez les plus réguliers. Contrairement à l'opinion parfois répandue, Facebook n'est donc pas un lieu de rencontre. Ils ne sont qu'une infime minorité à l'utiliser pour faire des « rencontres amoureuses » (3 %) ou « se faire des relations professionnelles » (6 %).
Se distraire plutôt que plaire
Si l'on sort du territoire des amis, on réalise à quel point ce réseau fait désormais partie des loisirs de notre époque. Ainsi, 48 % des utilisateurs réguliers qui déclarent que la principale raison de s'inscrire sur Facebook était de « se distraire, de s'amuser ». Au fond, c'est un bon moyen de passer le temps avec ses amis. Il est d'ailleurs intéressant de noter que la vision des personnes interrogées va à l'encontre des idées couramment répandues quant aux principales fonctions de Facebook. Seule une minorité (14 %) pense qu'on s'inscrit « pour se mettre en scène » ou « pour se faire connaître (montrer qui l'on est, afficher ses goûts... ) » (13 %). L'idée de mise en scène de soi n'est absolument pas assumée par les utilisateurs les plus assidus. D'ailleurs, en cette époque où le désir d'une autre vie en démange plus d'un, 2 % des utilisateurs seulement se sont inscrits « pour s'inventer une autre vie, une autre identité ». Et seuls 8 % de l'échantillon pensent qu'il s'agit d'une raison pour s'inscrire sur Facebook. La fascination pour le virtuel serait-elle passée de mode? Force est de constater, en tout cas, que le réseau social est d'abord un outil au service d'une pratique vieille comme le monde: rester fidèle à ses vrais amis...