Pragmatisme
C'est à l'évidence le mot qui semble, aujourd'hui, le mieux caractériser
l'état d'esprit, et la démarche, des entreprises en matière de gestion de leur
relation client. Ce que confirme la dernière mouture du Baromètre du CRM de
Planeteclient.com. Sans grande surprise, il est vrai, compte tenu de la
conjonction de deux phénomènes désormais bien connus : d'une part, la dimension
quasi incontournable de la stratégie en elle-même et, de l'autre, le sentiment
dominant de déception, engendré par les difficultés d'implé-mentation et
d'atteinte de l'objectif prioritaire. Sentiment aggravé par le fait que la
majorité des entreprises françaises ne se sont pas données tous les moyens de
mesurer les effets de leur projet. Ainsi, sur le seul indicateur, pourtant
basique, de la satisfaction client, elles sont plus de 60 % à ne pas avoir mis
en place d'outils de mesure. Quant au fameux ROI, qui est devenu le leitmotiv
de bien des intervenants du secteur, les trois-quarts d'entre-elles ne le
mesurent pas… Plus grave, ce pourcentage n'a pratiquement pas varié depuis
2001. Surprenant et quelque peu inquiétant. D'autant plus que, si les
entreprises entendent maintenant adopter des démarches plus itératives et
progressives, elles penchent aussi majoritairement pour le recours au
multicanal. Lui aussi “incontournable”, mais qui ne simplifie pas forcément la
donne. Enfin, on constatera, avec un intérêt contrasté, la moindre implication
des directions générales dans le pilotage des projets. Parce qu'ils délèguent
une GRC entrée, malgré tout, dans les mœurs ? Parce que d'autres
préoccupations plus court terme ou commerciales les accaparent ? Ou parce que
les résultats sont décevants ? Il n'existe sans doute pas de réponse unique.
Mais, à l'heure de la mise en place de nouvelles lignes de conduite, et bien
sûr de la rentabilité, l'impulsion et la motivation ne peuvent venir que du
haut.