Outsourcers : le grand tournant
Le marché français des outsourcers en France est un marché de paradoxes. Forte domination d'une poignée de leaders, mais éparpillement des acteurs. Prise en compte - dans le discours - de la dimension RH, mais fuite amorcée vers la délocalisation. Absence de rigueur gestionnaire, mais survivance parfois étonnante aux aléas de la conjoncture. Aujourd'hui, tous les paramètres semblent orienter la profession vers une inéluctable concentration, vers une clarification de l'offre et vers un repositionnement de ses modèles économiques.
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Les entreprises françaises ont toujours été plus rétives à l'idée
d'externalisation que leurs homologues dans la plupart des pays européens. Et
ne parlons pas du fossé qui les éloigne ici des entreprises
d'outre-Atlantique... Lorsqu'il s'agit de confier à des sociétés de services
tout ou partie de leur relation client, les dirigeants français ne se montrent
pas davantage rassurés. Ce qui explique sans doute que la part des outsourcers
sur le marché français des centres d'appels soit sensiblement moins élevée que
sur d'autres marchés nationaux où le niveau de "maturité CRM" serait comparable
au nôtre.
Bernard Caïazzo (Call Center Alliance)
: "La R&D est absente sur ce
marché de l'outsourcing, qui s'est d'emblée orienté vers les opérations et non
vers le marketing."
Quels sont les avantages majeurs de l'outsourcing ? Une logique de coûts
variables et donc d'économie, des opportunités accrues en termes d'innovation
marketing, le bénéfice d'une bonne infrastructure technologique et
l'affranchissement du risque social. Qu'est-ce qui retient alors les
entreprises de se transformer en donneuses d'ordres. De l'avis de l'ensemble
des observateurs, le marché s'oriente très nettement vers une variabilisation
des coûts et les outsourcers devraient enfin s'affirmer comme des
interlocuteurs de plus en plus "naturels" des entreprises. Ce, dans le cadre de
relations devenues plus matures et intéressantes. Faut-il externaliser ou
internaliser son centre d'appels ? Les deux, affirme Bernard Caïazzo, P-dg de
Call Center Alliance. « Les entreprises doivent se garantir les moyens d'un
benchmarking permanent, d'une part, et d'une solution de repli ou de
débordement, d'autre part. Dans cette logique, une société qui opte pour
l'externalisation devrait toujours faire appel à au moins deux outsourcers
différents. » Oui, mais qui choisir ? Quels points communs entre un Atos-SNT,
SSII gestionnaire de vastes projets d'intégration, et un H2A, expert dans les
services télémarketing ? Entre un CMC, acteur spécialisé dans la gestion des
abonnements GSM et un Bertelsmann Services, filiale d'un géant de l'édition de
presse et de livres ? Entre une collectivité territoriale proposant une
infrastructure immobilière opportuniste et un Teleperformance, leader
incontestable, visionnaire dans sa manière d'appréhender les évolutions du
marché et les besoins d'intégration des entreprises ?
Un marché mal identifié
La plupart des cabinets d'études ayant rapporté des
données (originales ou compilatoires) sur le marché des outsourcers sont
positionnés sur une expertise technologique (IDC, Gartner, Cesmo, Xerfi...). A
cet égard, ils ne sont pas les mieux placés pour analyser de manière crédible
l'outsourcing de services clients, activité de ressources par excellence, où la
dimension technologie, pour être importante, n'est pas structurante. Côté
outsourcers, le faible nombre d'acteurs cotés en Bourse, l'absence assez
générale de contrôle de gestion interne, conjugués à une fâcheuse propension à
l'opacité dans la divulga- tion des informations, ne facilitent pas le travail
des analystes. Une récente étude d'Affluence, cabinet conseil spécialisé dans
la relation client, chiffre le marché de l'outsourcing à 1,4 milliard d'euros
pour 2001. Une estimation relevant d'une extrapolation fondée sur le chiffre
d'affaires cumulé des 64 premières sociétés (1,1 milliard d'euros). 64
entreprises qui, selon Affluence, rassemblent 24 000 postes. Le constat le
plus frappant concerne la concentration de l'activité : 75 % du marché est
accaparé par les 20 premiers acteurs. Une concentration qui va croissant
puisqu'en 2000, le "Top 20" ne réalisait "que" 65 % de l'activité. En l'espace
de deux ans, les "gros" sont devenus plus gros. En l'occurrence, il est
intéressant de voir à quel point ce marché est archi-dominé par un mastodonte :
Teleperformance représente à lui seul 17,2 % du marché. « Teleperformance est
"Le" critère de ce marché. Tous les outsourcers s'y réfèrent, y compris les
tout petits. On admire Teleperformance, on exècre Teleperformance, mais on ne
parle que de Teleperformance », remarque justement Philippe Baldin, directeur
associé d'Affluence. Dans le palmarès suivent Atos (qui a amorcé en juillet
dernier la cession de ses huit centres de contacts à l'outsourcer hollandais
SNT) et Bertelsmann Services. Le trio de tête représentant un tiers du marché
de l'outsourcing. Arrivent ensuite Hays Ceritex, Call Center Alliance,
Convergys et E-Laser. Plus loin, le marché est animé par une kyrielle d'acteurs
tournant autour des 20 ME de chiffre d'affaires.
40 % des outsourcers positionnés sur les prestations "standard"
Dans son
étude, le cabinet Affluence dessine une échelle de "maturité CRM", sur laquelle
il place les différents acteurs.
Bertelsmann Services
, acteur majeur du marché et filiale du géant
allemand des médias. Quel rapport avec H2A, société française indépendante
spécialiste du télémarketing ?
Trois segments sont ici distingués : "standard", "avancé", "complet".
Teleperformance est le seul à courir sur l'ensemble de ces segments. Le stade
"standard", où les entreprises sont guidées par des objectifs d'efficacité
opérationnelle et de productivité et auquel Affluence accole le terme de
"campagnes", regroupe 40 % des outsourcers, selon le cabinet. Si l'on y
retrouve Teleperformance en position dominante du fait du volume d'appels
traités, les 10 premiers acteurs du marché pèsent moins de 50 % de ce segment.
Le segment accapare des sociétés comme H2A ou RDV dans leur intégrité, et la
moitié de l'activité de Call Center Alliance ou Hays Ceritex. Le stade
"avancé" (35 % du marché) regroupe les sociétés qui ont su intégrer des outils,
une organisation et un management permettant un traitement différencié des
contacts, selon des critères de compétence et ayant investi dans les nouvelles
technologies et intégré une dimension multicanal, tout en ne pouvant encore
assurer, selon Affluence, la gérance totale d'une relation client. Affluence
adjoint ici le terme "service". Le "Top 10" représente 60 % de l'activité de ce
segment où les numéros 2 et 3, Atos-SNT et Bertelsmann Services, viennent
rejoindre ici le leader Teleperformance. On retrouve également Help Line, BVRP
(tout récemment racheté par Teleperformance), Transcom, E-Laser Contact. Au
sein du degré "complet" (25 % du marché), on retrouve les quelques rares
outsourcers en mesure de piloter la relation à 100 % dans une stratégie avancée
de fidélisation. Pour Affluence, on est ici dans le niveau "client". Selon ce
cabinet : peu d'acteurs sont en mesure d'apporter un service complet en matière
d'externalisation. Les trois premiers acteurs du marché se partagent la moitié
de ce segment, où Atos-SNT et Bertelsmann arrivent devant Teleperformance. « Ce
qui manque cruellement chez les outsourcers, c'est la R&D, affirme Bernard
Caïazzo. La R&D est présente dans n'importe quel secteur relevant d'une
activité industrielle. Elle est absente sur ce marché de l'outsourcing, qui
s'est d'emblée orienté vers les opérations et non vers le marketing. »
Emergence d'une génération spontanée et opportuniste
Les taux de croissance de cette profession des centres d'appels (que l'on situe
toujours entre 10 et 20 % pour les années à venir) ont eu pour effet
l'émergence à côté des "grands" du marché d'une génération spontanée de petits
acteurs sans savoir-faire ni réelle force de frappe, portés par des concepts
souvent oiseux qui, une fois les esprits apaisés, auront contribué à altérer
l'image de sérieux et de pérennité économique du marché. Pour exemple : la mode
du web call center, à laquelle peu de sociétés positionnées sur ce créneau
auront survécu. Les impératifs économiques des sociétés d'outsourcing ne sont a
priori pas nécessairement les mêmes dès lors qu'elles participent d'une logique
de groupe, qui permet d'entrer dans une approche globalisante et intégrée,
recouvrant le conseil, la distribution, la fidélisation et la gestion de
programmes, la gestion des opérations commerciales... « Nous venons en
accompagnement, comme la composante d'un tout. Ce qui est sécurisant. Nous
avons connu des taux de croissance à 40 %. On n'en est plus là aujourd'hui.
Mais nous ne sommes pas dans une logique de prix. J'ai 1 000 positions. Dans la
mesure où le taux d'occupation est bon, je n'ai pas besoin d'en ouvrir de
nouvelles », soutient Roger Lei, P-dg d'E-Laser Contact, qui revendique un taux
d'occupation de 85 %. Ce qui est énorme pour ce marché de l'outsourcing habitué
à des taux d'improduction de l'ordre de 40 % ou même 50 %. « Dans nos métiers,
on peut ramener à chaque position installée un chiffre d'affaires annuel,
rappelle Vincent Tuzi, responsable du pôle centres de contacts du groupe
Victoria (CA 2001 : 3,8 ME, CA prév. 2002 : 7 ME). Il suffit de savoir combien
de postes sont inoccupés pour connaître précisément le chiffre d'affaires que
l'on perd. Maintenant, tout dépend de la capacité des patrons de centres
d'appels à remplir les positions vides. C'est plus facile quand on a, comme
c'est notre cas, 80 % de l'activité en récurrent. Nous travaillons peut-être
sur des marges plus faibles (quoique...), mais avec une réelle pérennité. » Il
n'est pas de règle universelle en matière de seuils effectifs de rentabilité.
Néanmoins, on considère que le référent plancher moyen d'une activité
économique rentable et pérenne se situe autour de 6-7 %. Rares sont les
sociétés dont le résultat d'exploitation dépasse les 10 %. Bien plus nombreuses
sont celles qui n'atteignent pas les 4 % et qui, de ce fait, ne se portent pas
très bien. Quant à celles qui enregistrent des soldes négatifs (ce qui n'est
pas exceptionnel sur ce marché), elles ne survivront pas longtemps en l'état.
Les difficultés que rencontrent les outsourcers en termes de rentabilité
trouvent plusieurs facteurs d'explication.
Fragilité économique et pression du marché
Le recours aux sociétés d'externalisation s'est
souvent inscrit de manière complémentaire dans une démarche de prestation de
services plus globale conduite par des web agencies ou des groupes de
communication. Les outsourcers devaient de ce fait intervenir dans des logiques
et des modèles économiques sensiblement autres que les leurs. Ce qui n'est pas
aisé. En outre, le caractère déficitaire de leur activité a longtemps pu se
trouver caché par la meilleure performance économique des sociétés dans le
sillon desquelles ils se plaçaient. Un décalage qui, bien souvent, n'aura pas
supporté l'éclatement de la bulle spéculative de ces derniers mois, où s'est
révélée toute la fragilité d'un certain nombre d'outsourcers. L'argument
généralement avancé par les outsourcers pour expliquer leurs difficultés est
celui de la pression que leur imprime les donneurs d'ordres. « Notre marge de
manoeuvre n'est pas énorme. Les entreprises ont des exigences fortes. Passer
d'une rentabilité le plus souvent moyenne à une situa-tion globalement
déficitaire, c'est vite fait », remarque Roger Lei. Les paramètres
conjoncturels qui ont touché des secteurs comme celui des télécommunications
ont poussé les donneurs d'ordres à exiger des prix "limites", que les
outsourcers cherchant à occuper leurs positions ne pouvaient même plus refuser.
On est allé, il est vrai, très loin dans la fuite des tarifs : en juillet
dernier - l'affaire avait fait grand bruit -, le groupe Danone lançait en guise
d'appel d'offres une enchère inversée sur Internet. Le gagnant, la société
boulonnaise Teledirect, qui revendique 1,5 ME de chiffre d'affaires pour 100
postes de travail équipés (si l'on en croit le site web de sa maison mère, le
groupe grenoblois Tessi), avait alors accepté de rentrer dans le jeu du dumping
et de récupérer une opération de volume estimée à 100 000 appels entrants pour
280 000 euros. Ce qui, de l'avis général, est anti économique. Quant à la
qualité de service, elle n'était pas au rendez-vous.
Inévitable concentration
L'"affaire" Danone aura au moins eu le mérite
d'ouvrir les yeux de ceux qui n'auraient pas encore réalisé le manque de
maturité de ce marché. Un marché dont l'une des fortes tendances est sans doute
la verticalisation des positionnements. « Entre les sociétés leaders qui, en
France comme à l'étranger, recherchent un effet de puissance et de domination
en procédant en grande partie par croissance externe, et les entreprises de
niches qui pourraient évoluer vers des partenariats de type joint-venture avec
les donneurs d'ordres pour se développer sur des secteurs très pointus, comme
la santé, on va voir un certain nombre d'entreprises de taille moyenne, au
positionnement plutôt généraliste ou opportuniste, se recentrer sur des
secteurs, des compétences ou des types de prestations, quitte à se débarrasser
de quelques pendants invalidants en termes de rentabilité », explique Roger
Lei. Si cette tendance à la verticalisation devait être effective, elle
présenterait pour les donneurs d'ordres un avantage énorme : celui de la
clarté. De manière générale, les rangs de la profession devraient s'éclaircir
dans les mois qui viennent. « Les sociétés en dessous des 6 millions d'euros et
qui ne sont pas positionnées sur des niches vont souffrir », prévient Maxime
Didier, P-dg de B2S. Le marché ne peut que s'orienter vers un phénomène massif
de concentration. Même au sein du peloton de tête, il n'est pas certain que
tous survivent en l'état. Convergys, dont les activités ont été largement axées
vers le billing, ne se montrerait pas des plus téméraires quant au
développement de ses activités de gestion de centres d'appels en France. Quant
à la situation d'Atos, dont l'activité call center a été cédée à l'outsourcer
néerlandais SNT, elle ne va pas sans poser une question majeure : SNT étant
détenu à 51 % par l'opérateur hollandais KPN, l'outsourcer ne ferme-t-il pas,
de droit, ses portes aux clients opérateurs télécoms français ? En 2001, Atos
revendiquait parmi son portefeuille clients des entreprises comme France
Télécom, Cegetel, Bouygues Telecom. Pour Antoine Moser, nommé P-dg de SNT
France le temps de l'intégration d'Atos, cet aspect des choses ne pose pas
problème. « KPN détient à ce jour 51 % de notre capital. Mais cela est
directement lié à un jeu de transactions par lesquelles nous avons repris
l'activité centres d'appels de KPN. Sa part devrait descendre en dessous des 50
%. Aujourd'hui, KPN a d'autres priorités. Par ailleurs, dans l'univers des
télécoms, nous sommes tous concurrents et partenaires. Aux Pays-Bas, nous
traitons également les concurrents de KPN, sans que cela ne pose de problèmes.
» L'hypothèse est largement avancée au sein de la profession : le peloton de
tête pourrait bien connaître en son sein une ou deux défections dans les mois
qui viennent. « Toutes les affaires ne sont pas sûres, pour l'un qui accuse de
sérieux problèmes de trésorerie, un autre s'est développé exclusivement sur les
subventions, c'est-à-dire sur une ressource vite tarissable », remarque un
acteur important de la place. La concentration du marché dans le rang des
figures de proue n'irait pas sans poser de problèmes aux donneurs d'ordres. Les
plus gros "mangeurs" de positions du marché, à commencer par les opérateurs de
téléphonie mobile, doivent pouvoir travailler avec trois, quatre ou cinq
acteurs pour répartir la charge et les risques. Or, si le "Top 5", aujourd'hui
le seul en mesure de répondre à de très grands projets, devait se réduire à un
"Top 4" ou à un "Top 3", la notion de compétition et de choix disparaîtrait des
appels d'offres, qui n'en seraient d'ailleurs plus. « Si cela doit se produire,
et il y a des chances que ce soit le cas, il faudrait que les donneurs d'ordres
se remettent ici en question. Car ils auraient une grande part de
responsabilité dans cette évolution », souligne Vincent Tuzi. Mais rien n'étant
jamais figé, on peut imaginer l'arrivée sur le peloton de tête d'un, deux ou
trois acteurs "moyens", poussés par une croissance régulière et consolidée.
Inéluctable, la concentration va se trouver aiguillonnée par un phénomène de
masse critique pour un nombre important d'entreprises. « Au-dessus de 15
millions d'euros, on bascule de l'artisanal à l'industriel », précise Maxime
Didier. Or, les sociétés sont nombreuses à avoir dépassé ce seuil, sans pour
autant avoir viré leur cuti gestionnaire. 2002 et 2003 vont donc nécessairement
imprimer ici un tournant. D'ailleurs, les patrons de sociétés d'externalisation
en bonne santé disent être sollicités par des candidats à la reprise et
observer de près les comptes de leurs concurrents. Bref, des sociétés cherchent
depuis plusieurs semaines, voire des mois, à se revendre. « Mais certaines
sociétés sont sur des bases de valorisation démentielles, ce qui fait qu'elles
ne peuvent pas trouver d'acquéreur », remarque Maxime Didier. Il faudra
pourtant que la situation se débloque. Le marché des outsourcers tel qu'il est
aujourd'hui configuré ne peut pas perdurer longtemps. Des annonces devraient se
faire dans les semaines qui viennent. Peut-être la profession y trouvera-t-elle
l'occasion de créer de nouvelles dynamiques...
La joint-venture : pas si simple
En 2001, E-Laser Contact et Liberty Surf (aujourd'hui Tiscali) créaient une joint-venture 50/50 et donnaient naissance à Liberty Contact, entité autonome qui emploie aujourd'hui plus de 300 personnes. Une formule originale, dont l'intérêt majeur est de refondre la relation commerciale traditionnelle entre le donneur d'ordres et son prestataire exécutant. « C'est l'une des issues de ce marché », lance Roger Lei, P-dg de E-Laser Contact. Pourquoi le modèle n'a-t-il pas trouvé davantage d'adeptes ? Parce que, comme le précise le patron d'E-Laser Contact, « il est difficile à mettre en place ». Justement parce qu'il ne peut fonctionner qu'avec des partenaires capables de construire des objectifs communs et de rompre avec la logique client-fournisseur. En l'occurrence, une entreprise qui ne cherche pas seulement à externaliser les risques (et notamment le risque social) et un prestataire qui puisse apporter une réelle valeur ajoutée. Par ailleurs, il s'agit de partenariats structurants : les sociétés s'associent pour faire un bout de chemin ensemble, elles sont dépendantes. Pas question donc de se rapprocher de n'importe qui. Et, on le sait, la solidité est loin d'être un apanage des sociétés d'externalisation. « Il faut que cela vienne du donneur d'ordres et que celui-ci, pour des raisons diverses, souhaite garder des actifs dans son périmètre. En ce qui nous concerne, on ne nous a jamais sollicités dans ce sens. Mais l'idée en soi n'est pas à rejeter », commente, pour sa part, Vincent Tuzi, responsable de l'activité centres de contacts de Victoria.
Quand le ROI inspire l'organisation du numéro 1
Teleperformance France a lancé récemment un programme de "management de la valeur client" afin d'aider les entreprises à prendre la mesure de leurs investissements et à générer des résultats économiquement pérennes en matière de stratégie de relation client. La notion de ROI, cuisinée et réchauffée à toutes les sauces sur ce marché ô combien dépensier du CRM, trouve de fait un écho de plus en plus critique chez les donneurs d'ordres. A tel point que le leader du marché des outsourcers a, ces dernières semaines, complètement réagencé son offre autour de ce "management de la valeur client" qui sera désormais le référent transversal de la nouvelle organisation. Finis les pôles téléservices, télémarketing, études et conseil. La société s'est restructurée autour de problématiques plus sectorielles. Quatre Pôles : "marketing vente" pour l'acquisition client et fidélisation commerciale (presse, VPC...), "services", pour les programmes d'après-vente commerciale, technique et distributeurs (banque assurance, distribution, auto...), "grands comptes" pour les programmes intégrés aux dispositifs CRM des entreprises (télécoms...), "études marketing" enfin. « A l'ensemble de nos programmes pourra être associée la modélisation de management de la valeur client. Ce que nous mesurerons, c'est la valeur générée par les différents programmes. Ce, pour accompagner les entreprises dans une démarche d'efficacité économique », souligne Jean-François Guillot, vice-P-dg de Teleperformance France.