Nivea : le facteur temps dans la relation fidélisante
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« La plupart du temps, les gestionnaires de programmes de fidélisation
s'appuient sur des lancements de produits et des opérations de promotions pour
animer. C'est un marketing fabricant qui se contente sur un mode figé d'essayer
d'affecter le bon produit à la bonne personne, via de la promotion adressée »,
observe Sylvie Lebuhotel, directrice générale de D interactive communication.
Prenant le contre-pied de cette approche, l'agence conseil de Nivea a étudié la
façon dont se structure au fil du temps la relation entre les consommateurs et
la marque au logo bleu. A cette fin, l'agence utilise deux outils : "success
story", un modèle développé par le cabinet de conseil marketing PMC et
"objectif fidélisation", un modèle maison. Success story permet de comprendre
comment on vient à la marque et pourquoi on y est fidèle (renouvellement des
achats). Ce qui revient à décoder le chemin (et donc les leviers) de la
fidélisation chez les gros consommateurs. Autant d'informations utiles pour
bâtir l'offre du programme, qui doit être conçu comme un vrai produit
marketing. Son contenu - sa promesse - doit être clair : quel est le bénéfice
consommateur qui choisit d'y adhérer (reconnaissance personnelle,
statutaire...), tous les combien vais-je recevoir un mailing... « Le moteur est
la relation à la marque mais il faut aussi construire la relation au programme
qui en est la coque », commente Anne Zavan, directrice customer relations de
Nivea France. Le potentiel des cibles (élasticité des achats) et les niveaux
d'investissements correspondants sont précisés par "Objectif fidélisation".
Seconde étape : créer des cycles de vie dans la relation fidélisante. « Le
programme comprend deux grandes étapes : la familiarisation avec les nouvelles
entrantes et une phase d'échanges personnalisés et intimes avec les plus
anciennes », déclare la responsable Nivea. Le dialogue avec les nouvelles
entrantes a un double objectif de qualification - sélectionner les 30 % de
consommateurs qui génèrent 70 % du CA - et de pédagogie. « On veut leur faire
comprendre le chemin que l'on souhaite leur faire parcourir. Si elle n'en est
pas consciente, on va dépenser de l'argent pour rien », poursuit Anne Zavan. A
ce stade, l'intérêt de la marque est de "sélectionner" des profils volontaires
et actifs. Une fois que la relation est bien engagée, il est possible de
proposer des nouveaux services, y compris payants. Outre le découpage en deux
phases de connaissance (nouvelles/habituées du programme), la segmentation
s'enrichira prochainement de données quantitatives (montant panier annuel) et
d'informations sur l'état de la relation à la marque (score de 1 à 5, qui prend
en compte le type et le nombre de produits achetés, le taux de nourriture...).
Une mécanique complexe et fine à piloter qui doit rester simple pour
l'adhérente ! « Cette matrice permet aussi d'éliminer les segments non
rentables, comme celui des gros consommateurs réfractaires aux mécaniques de
fidélisation », précise Sylvie Lebuhotel. Une animation réussie suppose un
renouvellement continuel de la communication. « Si l'on ne se renouvelle pas,
l'impact, la mémorisation et les taux de lecture fléchissent mais l'évolution
doit se faire à l'intérieur d'une sensibilité qui est très fine. Si l'on
s'écarte du code génétique de la marque - la façon dont les consommatrices la
rencontrent, se l'approprient et la vivent -, on se fait gifler »,
poursuit-elle. Le cycle 2 est, à cet égard, plus difficile à piloter car les
sanctions des fans de la marque, des personnes de surcroît attachées à des
valeurs d'authenticité, sont plus dures. D'où l'intérêt de s'appuyer sur un
modèle relationnel évolutif (voir schéma) et d'organiser périodiquement des
panels de dialogue, qui réunissent autour d'une même table 8 à 10 consommateurs
d'un même segment pour des post-validations de campagnes de publicité, d'un
mailing ou d'une information produit. Les constructions les plus élaborées du
CRM ne peuvent faire l'économie du contact humain...