La logistique, source d'insatisfaction des clients
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Un an plus tard, et selon la même source, ils étaient encore plus de 16 % à
se plaindre des livraisons en retard. D'un Noël sur l'autre, la logistique se
trouve en tête des récriminations. Les délais annoncés sur les sites sont
courts. Et les entreprises qui les respectent, peu nombreuses. Faut-il
continuer à tromper l'internaute ? L'internaute qui achète un produit
disponible dans le commerce traditionnel, et souvent pour un prix similaire,
choisit en réalité la solution de moindre dérangement. Il a passé un quart
d'heure devant son écran pour commander l'article, nettement moins que s'il
devait aller le choisir dans un magasin. Alors, il s'attend à être livré dans
les mêmes délais que s'il avait acheté en ville : le soir, au pire le
lendemain. Le livrer sous huitaine est la meilleure façon de faire disparaître
tous les avantages psychologiques du commerce électronique, sauf dans les cas
des ventes au rabais et des déstockages. Comme le soulignent de nombreuses
études, le risque est de créer le phénomène dit "de baignoire" : après la
première commande, les internautes insatisfaits repartent vers le commerce
classique. Ils sont remplacés par d'autres, attirés par la réputation du site
ou par sa communication. Le portefeuille clients ne change pas de taille, du
moins en apparence. Dans les faits, cette non-fidélisation coûte extrêmement
cher en frais de promotion. Les retards de livraison sont indirectement à
l'origine de deux autres doléances des internautes. D'abord, l'appréciation des
frais de transport. Un internaute qui n'a pas reçu son colis dans les temps, va
nécessairement considérer le coût de la livraison comme trop élevé. Ensuite, le
manque d'information sur l'avancement de la commande. Un internaute qui attend
son colis, est plus tenté de retourner chercher les informations sur le site.
Et s'il n'en trouve pas, il appellera l'entreprise et mobilisera ses ressources
humaines pour la recherche. Pis, la non-disponibilité immédiate des
informations sera perçue comme une non-qualité, dommageable pour la
fidélisation des clients. Dans une enquête du cabinet Insep, près de 40 % des
consommateurs déclarent insupportable d'ignorer le jour de livraison. Ils sont
aussi 24 % à ne pas aimer attendre chez eux la livraison ou de ne pas être
informés des retards. Ce qui montre que des services comme une livraison sur
rendez-vous ou une information sur l'état de la commande sur le site,
pourraient faire la différence et améliorer la satisfaction d'une grande partie
de la clientèle.