La littérature mystique fait son entrée sur le Net
En choisissant de lancer son dernier livre "Le Prêtre du Temps" sur le site mobipocket.com, Pierre Jovanovic fait le pari de la e-littérature.
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Lancer sur Internet un ouvrage mystique, avant même de passer par une
édition papier, c'est le pari que fait Pierre Jovanovic avec son ouvrage Le
Prêtre du Temps, qui raconte l'histoire d'un prêtre égyptien qui découvre qu'il
est le fils du temps. Pierre Jovanovic s'est fait connaître en 1992 avec sa
première oeuvre, Enquête sur l'existence des anges gardiens, vendu à plus d'un
million d'exemplaires. Ce pari sur l'édition électronique, il l'a fait en
passant par les services de Mobipocket, une start-up créée en mars 2000, dont
l'objet est de proposer aux utilisateurs d'agendas électroniques (Palm, Psion,
Windows CE) d'accéder à des centaines de livres et de journaux et de les lire
sur leur Assistant. Pierre Jovanovic, qui est responsable internet chez IDG,
compte se servir de l'Internet comme d'un outil marketing. Si son livre se vend
dans de bonnes proportions sur le Net, cela lui permettra de disposer d'un
pouvoir de négociation avec les éditeurs lorsqu'il voudra le sortir en édition
papier. Ce livre est mis en ligne depuis le 21 décembre 2000 au prix de 49
francs. Mobipocket.com se présente comme une SSII au service des éditeurs. Son
site propose une revue de presse personnelle alimentée par de l'information
générale (le Nouvel Observateur, Marianne), financière (La Tribune,
Challenges), culturelle (Les Inrockuptibles), la presse informatique (O1Net,
Réseaux et Télécoms), régionale (Paris Avenue, Bretagne-Online) et la presse
féminine (Newsfam). Quant à la lecture, la bibliothèque propose plusieurs
centaines de livres électroniques, gratuits ou payants (J6m.com de Jean-Marie
Messie...) et des ouvrages professionnels destinés aux médecins, avocats,
auditeurs ou banquiers. On y trouve notamment Permission Marketing de Seth
Godin. Les ouvrages payants sont encryptés, ce qui permet de garantir aux
éditeurs l'unicité du lecteur et l'absence de copies pirates.
65 000 internautes actifs
L'ensemble des outils de lecture et de
téléchargement, le Mobipocket Reader, qui sert à télécharger les livres, le
Mobipocket Web Companion, pour charger la revue de presse, et le Mobipocket
Publisher, pour mettre au format Mobipocket des ouvrages ou des articles, sont
disponibles gratuitement sur le site mobipocket.com. « En 6 mois, depuis le
mois de juin, 250 000 Readers ont été téléchargés. Mais nous ne demandons aux
internautes de remplir un questionnaire que s'ils reviennent sur le site pour
télécharger un ouvrage, déclare David Allouch, directeur général de Mobipocket.
Nous disposons donc d'une base de données de 65 000 internautes actifs. Et nous
nous sommes aperçus qu'ils avaient déjà téléchargé 350 000 livres. » Que faire
de ce fichier ? Envoyer une newsletter tous les 15 jours auprès des aficionados
de Mobipocket dans un premier temps. Mais aussi, bientôt, utiliser la
connaissance des goûts des internautes pour leur envoyer des informations
ciblées. Ou encore insérer des bandeaux publicitaires dans la newsletter. «
Cependant, nous ne le ferons que pour des éditeurs, car il est indispensable
que cette communication soit en adéquation avec la ligne éditoriale de la
newsletter », précise David Allouch. Enfin, ce fichier devrait être
commercialisé prochainement, auprès du milieu de l'édition également. En
matière de communication, Mobipocket se contente du bouche à oreille et des
relations presse. Une stratégie qui a déjà fait ses preuves. La communauté des
utilisateurs d'assistants électroniques est très soudée et, s'ils apprécient un
service qui leur est destiné, le marketing viral opère très vite. Comme la
plupart de start-up, Mobipocket a dû réduire fortement son budget de
communication. « Nous avons des accords avec certains fabricants d'assistants
personnels et leur fournissons des CD comportant nos logiciels, raconte David
Allouch. Par ce biais, un utilisateur nous coûte 20 F. Avec la publicité, il
nous coûterait 100 F. » Une modestie qui s'avère payante. Avec 1 150 000 pages
vues en novembre 2000, Mobipocket semble en passe de gagner son pari.