L'enveloppe : être vu avant d'être lu
À LIRE AUSSI
L'enveloppe est le premier élément vu par le destinataire. « Sa couleur,
son format et le papier utilisé permettent de positionner le courrier. Et ces
trois éléments de valeur ajoutée vont déterminer un taux d'ouverture plus élevé
», estime Sophie Fily (M-Real). « Une enveloppe est un support de création !,
affirme Jean-Patrick Soumagnas, directeur marketing de GPV, fabricant
d'enveloppes pour le marketing direct. Ce n'est pas le dernier mais le premier
élément de la chaîne ! » « Nos clients utilisent des papiers différents, par
exemple des couchés plus lourds, à 115 grammes », confirme Bertrand Du Mesnil
(Manuparis). Ce qui n'est pas sans conséquence pour le prestataire. Le couché
brillant n'est pas très facile à travailler car ce papier est glissant. Sandra
Gourdin (Antalis) souligne l'importance des enveloppes "créatives" dans le
marketing direct : « Les formats inhabituels attirent l'oeil. Parfois, on n'a
pas le temps de réaliser une impression créative sur un papier adapté. Alors on
prend une invitation très classique et basique et on joue sur l'enveloppe. »
Les enveloppes très longues, 115 x 324, attirent l'oeil. C'est pour cela
qu'Antalis ne garde pas moins de douze formats différents d'enveloppes dans son
catalogue. Pour ceux qui ne se contentent pas des solutions standard, les
fabricants d'enveloppes proposent des petites séries à la demande, quelques
centaines ou quelques milliers d'enveloppes pour un mailing, fabriquées avec le
même support que les documents. Ce qui permet d'avoir une cohérence visuelle
des teintes et aussi la même imprimabilité pour le document et l'enveloppe. Une
caractéristique qui facilitera la création d'une identité visuelle homogène sur
tous les composants d'un mailing. Parmi les constructeurs auto, Peugeot,
Renault et BMW font aussi appel à des enveloppes sur mesure. Il s'agit
d'opérations sur 15 ou 20 000 destinataires, ce qui permet à ces annonceurs
d'élaborer des mailings d'une grande qualité. « Ces mailings sophistiqués ne
sont pas toujours faciles à réaliser, témoigne Bertrand Du Mesnil. Par exemple,
nous sommes obligés de limiter le poids du papier, pas plus de 150 grammes. »
Et, parfois, la surface de l'impression désirée ne tient pas compte des
réalités. Dans une approche classique, on ne peut pas imprimer sur l'ensemble
de la surface, il faut garder un blanc tournant pour les pinces qui tiennent
l'enveloppe. Et pour imprimer à fond perdu, il faut changer de technique. Dans
la fabrication des enveloppes, on distingue deux procédés. La flexographie sur
machine avec le support sur bobine sera privilégiée quand il faut utiliser deux
ou trois couleurs. Sinon, on utilisera l'impression de la feuille en offset et
le façonnage ensuite. Les papiers de création présentent-ils des difficultés
pour la fabrication des enveloppes ? Selon Jean-Patrick Soumagnas, « jusqu'à
150 grammes, il n'y a pas de difficulté particulière. Au-delà, il faut diminuer
la vitesse de la machine pour tenir compte de la pliabilité du matériau. » Le
papier de création à 150 grammes se plie moins facilement qu'un papier couché
mat de même grammage. A noter aussi que les enveloppes réalisées avec du papier
couché mat offrent un rendu d'impression meilleur que le vélin classique à 80
grammes, avec, en plus, un touché lisse, satiné. Les couleurs fluo et les
fenêtres renforcent le message. Les nouvelles machines à fabriquer les
enveloppes sont équipées avec des petits couteaux souples pour des fenêtres
multiples et avec des formes fantaisistes. Total a fait un mailing de Noël pour
son club de fidélisation avec une enveloppe couché mat, imprimée en
quadrichromie recto verso. Dans le dessin de Père Noël, une fenêtre ronde
pratiquée sur la hotte laissait apparaître une image imprimée sur le document
lui-même. Une autre astuce consiste à imprimer le fond de l'enveloppe de
l'intérieur, de manière à ce qu'il soit visible à travers la fenêtre. Ce
procédé est utilisé par la VPC. Dans une opération réalisée par l'agence ETO
pour la banque Accord d'Auchan, les enveloppes étaient imprimées recto verso
avec une tirette prédécoupée sur le recto. Ces exemples illustrent une nouvelle
tendance dans la conception d'un mailing. Aujourd'hui, le contenant est
lui-même considéré comme un média. Et l'enveloppe prend une place plus
importante.