ERIC Munz/ KDP. EPICURIEN
En moins de dix ans, Eric Munz, le p-dg de KDP Groupe, a réussi à faire de ce qui n'était à l'origine qu'un pan sur le Web, une entreprise dynamique au service du marketing relationnel. Personnage atypique dans la profession, il revendique une liberté d'actes et de paroles qui lui ont forgé une solide réputation. Rencontre avec une «grande gueule» attachante.
Trois. C'est le nombre de vies que revendique Eric Munz, le dirigeant et cofondateur de l'agence de marketing relationnel KDP Groupe. A en croire ce quadra débonnaire, fêtard invétéré, au verbe haut et à la poignée de main chaleureuse, chacune de ses expériences passées lui a permis de façonner celui qu'il est devenu aujourd'hui. Dirigeant haut en couleurs mais loin des managers paternalistes qu'il dit avoir en horreur, il mène sa petite entreprise de 45 personnes avec une seule exigence : « Je ne supporte pas que l'on puisse venir travailler sans le sourire ! Nous sommes dans un secteur qui est plutôt sympa, s'il y a un problème, ma porte est ouverte et on en parle Ma satisfaction en tant que chef d'entreprise, c'est que mes collaborateurs partent plus forts qu'ils n'y sont entrés » L'attentisme et les atermoiements, trop peu pour lui. Ainsi, depuis la fin de ses études de droit à Lyon, ce fils d'un père polonais et d'une mère alsacienne, dernier d'une fratrie de trois enfants et ancien champion de bridge va jusqu'au bout de ses idées et de ses projets avec un optimisme sans faille.
ECLECTIQUE
Sa première vocation ? La publicité. Lorsqu'il «monte» à Paris au début des années 1980, il intègre Publicis et se consacre pendant plus de quatre ans au budget Carrefour avant de rejoindre le groupe Havas puis l'agence Opéra (groupe BDDP). « Ce milieu de la pub, très cosmopolite, me ressemblait et je m'y suis immédiatement senti à l'aise J'y ai forgé ma culture du client Pourtant, au bout d'une dizaine
d'années, j'ai compris que j'en avais fait le tour et que j'arrivais à la fin d'un cycle», se souvient-t-il.
Cependant, si c'est dans la finance qu'Eric Munz décide de poursuivre sa carrière pendant les huit années suivantes, il acquiert très tôt la certitude qu'une autre révolution est en marche et qu'il ne doit pas rater le coche. « J'ai acheté mon premier ordinateur dans les années 1990 car je voulais comprendre ce qu'était Internet La force de l'outil pour la communication des marques m'est apparue tout de suite comme une évidence » Ses premiers pas sur la Toile, il les fait avec le lancement en 2 000 de Koodpo.com, une loterie en ligne qui donnera plus tard naissance à KDP Groupe. « J'aimais beaucoup l'idée de pouvoir offrir gratuitement de l'argent aux internautes, plaisante-t-il. Sans compter que pour l'époque, le modèle publicitaire était très intéressant » Il embarque donc sa femme et d'anciens collègues financiers dans son projet pour lequel ils ne lèvent pas d'argent. « Ca a été dur car à l'époque, on pensait qu'il suffisait de mettre un "com» sur la porte pour devenir millionnaire ! »
Pourtant le quatuor tient bon Entre 2000 et 2003, l'heure est à l'apprentissage des codes encore naissants du secteur et au développement d'une véritable expertise en e-mail marketing grâce à la vaste base de données générée par la loterie Au fil des années, la société s'ouvre à de nouvelles activités En 2006, elle lance une plateforme communautaire de divertissement baptisée Cmonjour.com qui permet aux internautes de se défier entre amis sur des jeux en ligne Puis c'est le marketing relationnel multicanal qui a les faveurs d'Eric Munz Une voie dans laquelle KDP Groupe s'est engagée en 2008 Depuis, la société met son savoir-faire et son positionnement «100 % client centric» au service de marques telles que Nikon ou Optic 2000 Pour cette dernière, elle gère de A à Z la digitalisation de la relation client « Le marketing relationnel on line, ce n'est ni plus ni moins que du commercial teinté de relation client, explique-t-il. Cela tombe plutôt bien car c'est un sujet qui me passionne »
IMPLICATION
Depuis, la société a grandi Eric Munz, dans son bureau épuré, à deux pas de la place de l'Etoile, qu'il partage avec son associé, le discret Stéphane Mesguiche, et un couple d'oiseaux mandarins, prend quotidiennement connaissance des affaires en cours ou des nouveaux projets Il tient également à participer à 100 % aux compétitions dans lesquelles l'agence est engagée «Je continue à avoir un oeil partout car on n'est jamais à l'abri d'une bonne idée !» affirme celui qui cite volontiers Andy Warhol et Serge Gamsbourg pour illustrer son parcours «On ne naît pas sage, on le devient» aimet-il répéter Une sagesse revendiquée qu'il tente également d'inculquer aux étudiants du master e-business du pôle uni-versitaire Léonard de Vinci (situé à La Défense) où il donne des cours chaque semaine. « J'aime le contact avec les étudiants de la Génération Y. Ce sont eux,les digital natives, qui nous disent si ce que nous inventons en matière d'Internet est bon ou pas » Mais qu'on ne s'y trompe pas, il y a tout de même peu de place pour le doute dans la vie de cet homme
CE QU'IL AIME
La Vérité si je mens!
LE FILM EST PRODUIT PAR SON FRERE ET IL Y A TENU UN PETIT ROLE.
- Faire la fête
BOIRE ET BIEN MANGER SONT SES DEUX ACTIVIT2S FAVORITES.
- Les mots
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