Conquête, le retour
« Peut-être un peu oubliée, au profit de la fidélisation, la notion de conquête est loin d'être obsolète. »
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On a, peut-être, eu tendance à l'oublier. Ou, en tout cas, à ne plus lui
donner la vedette. Il est vrai que depuis plusieurs années, que ce soit dans
les congrès, colloques ou autres séminaires professionnels, et bien sûr dans
nos colonnes, c'est avant tout la problématique de la fidélisation qui a été
mise en avant. Et l'on connaît les multiples raisons qui ont présidé à cette
"starisation" : du raisonnement économique sur la comparaison des coûts à la
multiplication des offres, CRM en particulier, en passant par l'émergence, puis
la confirmation plus ou moins réelle dans les faits de concepts tels que le
one-to-one. Sans oublier le positionnement adopté par de nombreux intervenants
du conseil, au sens large, trouvant là une nouvelle mine d'or. Mais plusieurs
indices laissent à penser, aujourd'hui, que la notion de conquête est,
finalement, loin d'être obsolète. Au contraire même. Dans son bilan annuel
2002, réalisé à l'occasion de MDexpo (voir p. 42), le Baromètre O'Mail d'Ipsos
révèle qu'une majorité des mailings B to C sont adressés dans cette optique.
Une majorité faible, entre 51 et 52 %, mais une majorité quand même, et surtout
une tendance régulière que l'institut observe depuis plusieurs mois. Avec des
pointes pouvant aller jusqu'à près de 80 % dans un secteur comme l'automobile.
Autre indice parlant : le regain de demandes enregistrées actuellement par les
outsourcers de centres d'appels, pour des opérations que l'on qualifiait
traditionnellement de "télémarketing", mais qui actuellement semblent
constituer des réponses aux problématiques commerciales du moment. Réponses
efficaces et pertinentes, en raison de la rapidité de leur retour sur
investissement. Et ce, à l'évidence pour les secteurs qui souffrent le plus de
la conjoncture. Et puis, avec le développement des opérations de ventes
additionnelles, quel que soit le support, conquête et fidélisation unissent
leurs forces sur les clients acquis. Là aussi, les frontières ont tendance à
s'effacer. En tout cas, s'il est un secteur, encore en pleine phase de
conquête et qui est en train de la réussir, c'est bien celui du e-commerce. +
61 % de chiffre d'affaires en 2002, selon la Fevad (voir p. 8), avec une hausse
de 93 % pour les seuls "VADistes" généralistes. Et les résultats sur les deux
premiers mois de 2003 indiquent une croissance proche de 50 %. Les esprits
chagrins pourront toujours dire qu'il est facile d'avoir de tels taux lorsque
l'on démarre bas. Ce serait oublier un peu vite par où est passé le commerce
électronique ces dernières années et l'ampleur des freins auquel il a été, et
est encore parfois, confronté. En tout cas, une bonne nouvelle dans un contexte
où les indicateurs sont loin d'être tous au vert.