Valeur de signe
Expression connotative qu’un nom ou un objet peut avoir, au-delà des caractéristiques objectives d’usage, d’échange et/ ou fonctionnelles qui sont les siennes. La valeur de signe a donc une dimension symbolique. Par exemple, la valeur de signe de la possession d’une automobile renvoie aux ressources supposées et au statut social perçu de son propriétaire. Mais naturellement, la valeur de signe d’une automobile de luxe neuve par rapport à celle d’une automobile d’entrée de gamme d’occasion diffère fondamentalement, alors que leur fonction en tant que moyen de transport mécanique peut demeurer la même pour les deux véhicules. En décrivant cette « valeur de signe », le sociologue Jean Baudrillard complète la distinction faite par les économistes libéraux à l’instar d’Adam Smith d’un côté, attachés à la valeur d’usage, et les économistes marxistes de l’autre à l’instar de Karl Marx luimême, attachés à la valeur d’échange. Un stylo-plume or de marque Mont-Blanc est d’abord et avant tout un outil d’écriture, ce qui lui confère une valeur d’usage. Ce stylo a également un prix de vente, qui peut éventuellement être rapporté à une autre unité de mesure comme par exemple l’équivalent en nombre d’heures de travail pour l’acheteur potentiel, ce qui lui confère une valeur d’échange. Mais la marque Mont-Blanc est reconnue pour être prestigieuse et la possession d’un tel stylo exprime symboliquement un statut social supérieur à la moyenne de son possesseur, ce qui confère au stylo une valeur de signe. La valeur de signe de l’écriture manuscrite, et plus encore d’une écriture produite à l’aide d’un stylo Mont- Blanc est telle, que la marque peut se permettre de communiquer subtilement et indirectement sur cette valeur, par rapport à la simple valeur d’usage du même message envoyé sous forme électronique.
