[Tribune] Un marketeur doit-il apprendre à diffuser des vidéos ?
Enfin, la troisième caractéristique de ces sites, c'est d'intégrer des fonctionnalités de partage natives. Le contenu que vous diffusez sur ces plateformes peut vivre sa vie indépendamment de son auteur ou de son diffuseur, il peut se retrouver sur une multitude de sites et de réseaux sociaux, et toucher un public infiniment plus large que celui que vous aviez imaginé. Une chance dont votre bon vieux fichier MP4 ne saurait bénéficier, juché tout seul dans un coin de votre site Web.
Diffuser en direct ?
Une fois ces trois fonctionnalités définies - stockage, diffusion, partage - on peut s'intéresser à une dernière dimension fondamentale : s'agit-il de contenus préalablement produits et enregistrés, ou s'agit de flux diffusés en direct ? YouTube a été l'un des premiers à dégainer, en intégrant la possibilité de diffuser en direct : d'abord lors d'événement spéciaux, puis ensuite en ouvrant cette possibilité à tout diffusuer, au travers de " Hangout ".
D'autres plateformes se sont prêtées à ce jeu de captation et de rediffusion en quasi temps réel. On se souvient de Seesmic, qui tenta d'imposer un concept de microblogging video. Instagram, Vine permettent de capter et de diffuser à la volée de courtes vidéos. Snapchat a joué la carte de la volatilité des contenus. Facebook fait la nique à YouTube, et annonce de meilleurs niveaux d'engagements sur les contenus diffusés nativement sur son propre format vidéo, et non via YouTube.
Toujours plus simple
Et voici que débarquent deux extraterrestres, Meerkat et Periscope, des applications mobiles pour enregistrer et diffuser en direct, auprès de ses abonnés sur Twitter, des séquences vidéo captées depuis un smartphone.
Lancée lors du dernier SxSW, Meerkat a connu un succès indéniable auprès de stars qui se sont livrées au jeu de la vidéo virale, comme le CTO d'Amazon, Werner Vogels.
[Plus d'infos sur ces nouvelles appli ? Lisez notre arcticle Meerkat vs Periscope : quelles différences ? ]
Où cette folie de la vidéo nous mènera-t-elle ? Vers moins de télévision ? Probablement, nos yeux ne peuvent suivre qu'un programme à la fois. Vers moins de réseaux sociaux ? Probablement pas, puisque ces plateformes sont le terrain de jeu de la diffusion vidéo.
Et en quoi cela concerne-t-il un marketeur ? C'est que ce dernier, à l'affût des évolutions des moeurs et des usages digitaux, se doit d'anticiper les changements qui s'opèrent auprès de ses différents publics. Que la vidéo devienne le format de prédilection, et notre ami marketeur se devra de délivrer les contenus adéquats sur les canaux qui le mènent le plus directement à ses publics, comme le fit autrefois la télévision.
Pour certains, Meerkat, Periscope ou Snapchat peuvent faire penser à des sites de divertissement bien futiles, plus qu'à des applications professionnelles. C'est leur droit. Mais gardons un oeil sur les évolutions que suivent ces plateformes et à leur impact sur nos publics. La captation de temps de cerveau disponible, pour reprendre l'expression de Patrick Le Lay, est à ce prix...
Retrouvez les autres chroniques d'Hervé Kabla :
Un marketeur doit-il apprendre à courir?
Un marketeur doit-il apprendre à programmer?
Un marketeur doit-il se mettre au Big Data?
Un marketeur doit-il apprendre à partager?
L'auteur : Hervé Kabla dirige Be Angels, agence digitale spécialiste des médias sociaux, et a co-fondé une association qui rassemble les professionnels des médias sociaux et du digital en entreprise. Il accompagne des entreprises B2B et B2C dans l'élaboration et la mise en oeuvre de leur stratégie marketing sur les médias sociaux. Il est également co-auteur de "La communication digitale expliquée à mon boss", paru aux Éditions Kawa.
NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles