[Enquête] Mais où est passé le juste prix ?
3. Le prix éthique
Enfin, les considérations éthiques ne sont pas prises à la légère et les consommateurs se comportent de plus en plus fréquemment en citoyens. Toujours selon l'ObSoCo, pour 28 % des interrogés, le prix juste est celui qui assure une rémunération satisfaisante aux salariés et qui permet d'assurer la protection de l'environnement.
"Proposer de bons prix ne suffit pas pour emporter l'adhésion. Outre un tarif compétitif, une enseigne doit pouvoir présenter une offre variée et de qualité, fournir un excellent service, et ce, avant, pendant et après la vente", observe Guy-Noël Chatelin, associé du cabinet OC&C, qui publie une étude annuelle sur les enseignes préférées des Français.
4. Quels soldes demain ?
"On attend les soldes..." Cette phrase vit-elle ses derniers instants? Les soldes ont aujourd'hui peu de chances de retrouver leur importance face à la pression promotionnelle permanente. Pourtant, selon une disposition de la Loi sur le commerce, l'artisanat et les PME (loi 2014-626, du 18 juin 2014) entrée en vigueur le 1er janvier dernier, les soldes flottants ont été supprimées et les soldes classiques ont lieu, comme au bon vieux temps, deux fois par an et pendant six semaines.
C'était le souhait initial des commerçants et des enseignes, qui voulaient redonner aux soldes leur statut de "fête de la consommation". Elles l'avaient perdu, de l'avis de beaucoup, depuis 2009, date d'entrée en vigueur de la LME (Loi de modernisation de l'économie), qui instaurait les soldes flottants, ainsi que le droit de faire des promotions avec un stock faible.
Selon Julie Chambonnet, consultante pour le cabinet Kurt Salmon, "si les soldes flottants avaient pour but d'événementialiser les soldes, cela n'a pas marché. Car les enseignes ont, en même temps, multiplié les promotions et les ventes privées".
Pour beaucoup d'experts, les enseignes ne s'en sont pas sorties gagnantes. "Les modélisations économiques que nous avons faites montrent que les soldes flottants n'ont pas produit d'augmentation de la consommation", confirme Pascale Hebel, qui dirige le département consommation au Crédoc.
L'arrêt de ces opérations au profit de soldes semestriels, strictement encadrés au plan national, parviendra-t-il à relancer la mécanique ? Beaucoup de spécialistes en doutent. " L'arrêt des soldes flottants ne changera pas la situation ", estime Julie Chambonnet. Le rapport du Crédoc et de l'Institut français de la mode (datant de juillet 2012) tire le bilan de trois années d'application et propose la suppression des soldes flottants. LIRE LA SUITE EN PAGE 3.
NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles