Recherche

DossierTout savoir sur les noms de domaine

Élément central de l'identité digitale d'une entreprise, le choix du nom de domaine est plus stratégique qu'il n'y paraît.

Publié par le
Lecture
9 min
  • Imprimer
Tout savoir sur les noms de domaine

1 Le nom de domaine, de A à Z

2 Qu'est-ce qu'un nom de domaine ?

C'est la partie visible d'un site internet. C'est un identifiant de domaine internet qui se compose d'un nom (marque, société, nom de famille...) et d'une extension. Ce dernier élément est appelé suffixe. Il peut être soit géographique (comme le .fr, le .de, ou le .us) ou générique (comme le .com, le .net, le .org, le .edu ou plus récemment le .travel ou le .paris). Le nom de domaine peut être acheté directement en ligne auprès d'un "registrar", un revendeur de noms de domaine. Il en existe des milliers. Citons, pour la France, (OVH, Gandi, ou l'Afnic, une association loi 1901 chargée de la gestion du .fr).

3 Votre nom de domaine est-il disponible ?

Pour le savoir, rendez-vous sur une base de données que l'on appelle le "Who Is". Ce moteur de recherche est disponible sur le site de la plupart des revendeurs de noms de domaine. Celui-ci indique si le nom de domaine est libre, ou non. Sa date de création, sa date "anniversaire" (ou de renouvellement), ainsi que les coordonnées de son titulaire, et de ses contacts administratif et technique.

4 Un nom de domaine pour la vie ?

Le nom de domaine permet d'accéder à un site internet donné mais aussi de créer et d'utiliser des adresses de courriel composées sur la base de ce nom de domaine. Il représente une marque, une société, une personne ou peut-être juste choisi comme adresse pour un blog. Mais en tout état de cause on n'achète pas un nom de domaine pour la vie. Tout juste peut-on faire l'acquisition d'un droit d'usage renouvelable à date fixe et pour une période donnée. La durée minimale d'enregistrement d'un nom de domaine est d'un an et peut être étendue jusqu'à dix ans selon l'extension choisie, mais pas au-delà. En France, l'Afnic portera bientôt la durée maximale du .fr à dix ans. Et lorsque le droit d'usage arrive à échéance, il doit être renouvelé. Cependant, en cas d'oubli, pas de panique ! Une fois la date de renouvellement passée, le titulaire d'un nom de domaine dispose généralement d'un mois pour reprendre les choses en main et réactiver ledit nom de domaine.

EN RÉSUMÉ

Fournisseurs : OVH, 1and1, Gandi, l'Afnic, GoDaddy, des "registrars" ou bureaux d'enregistrement auprès desquels on peut déposer un nom de domaine.

Coût moyen: à partir de 5 euros, Et jusqu'à 40 ou 50 euros suivant les promotions et les services proposés par les "registrars".

Durée: 1 an minimum, Une durée de droit d'usage qui peut être prolongée jusqu'à dix ans selon les extensions.

Qu'est-ce qu'un nom de domaine ? Comment le choisir ? Et pour combien de temps ?

5 Gérer un nom de domaine

6 Qui doit le gérer ?

Tout d'abord, évitez de confier entre autres missions, à un stagiaire le soin d'enregistrer le nom de domaine de votre entreprise. Ou, à défaut, le jour où il quitte la société, prenez le soin de bien vérifier qu'il n'ait pas (même en toute ingénuité) déposé le nom de domaine de votre entreprise à son nom. C'est-à-dire qu'il n'en apparaisse pas comme le titulaire et donc comme le propriétaire. In fine, le nom de domaine, on ne le dira jamais assez, est un actif de l'entreprise. Et à ce titre, c'est l'entreprise, en tant que personne morale qui doit en être la détentrice. Ce qui implique qu'il ne doit pas s'agir non plus de tel ou tel associé de l'entreprise. En pratique, dans une entreprise, la gestion (et le renouvellement) du ou des noms de domaine incombe souvent au service juridique. Et, dans les plus petites structures, à la personne qui s'occupe des affaires administratives.

7 Gestion de conflit

Si vous avez déposé une marque de votre société à l'INPI (Institut national de la propriété industrielle), cela ne vous confère pas pour autant un droit d'usage absolu sur tel ou tel nom de domaine relatif à votre marque. Tout est souvent question d'antériorité. Il se peut et il est même très probable, que le .com soit "déjà pris" c'est-à-dire qu'il ait été enregistré (peut-être à l'autre bout du monde) par quelqu'un d'autre, bien avant le dépôt de votre marque à l'INPI. Dans ce cas, il est préférable de contacter cette personne pour voir si elle est disposée à céder (à titre gratuit ou non) ledit nom de domaine. C'est un fléau mais c'est aussi une réalité incontournable, beaucoup d'internautes déposent des noms de domaine à titre préventif dans l'espoir de les revendre un jour pour quelques milliers de dollars à un interlocuteur qui en aurait un besoin impératif. En cas de cybersquatting que vous estimez être avéré, c'est-à-dire d'occupation supposément illégale d'un nom de domaine, les parties prenantes au conflit pourront faire appel à des arbitres de l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle). Pour cette procédure auprès de cette institution spécialisée des Nations Unies, il en coûtera 1 500 dollars.

8 Peut-on "anonymiser" un nom de domaine ?

Cette pratique consiste à cacher dans la base "Who Is" les coordonnées du titulaire d'un nom de domaine. En pratique, cela dépend de l'extension de nom de domaine choisie. Ainsi, sur le .fr, les personnes morales ne peuvent pas dissimuler leur identité. En revanche, les coordonnées des personnes physiques sont (conformément à la législation française sur la protection des données personnelles) bel et bien cachées par défaut. Pour un nom de domaine doté d'une extension "générique" comme le .com,, le .net ou le .org, les données sont apparentes mais il est possible de souscrire un service d'anonymisation auprès de votre registrar (votre revendeur). Cela permet ainsi d'échapper aux spammeurs, qui, le plus souvent, rachètent à certains registrars (qui boostent ainsi leur chiffre d'affaires) les bases de données de noms de domaine pour démarcher de manière sauvage les sociétés. Aujourd'hui l'ICANN, l'organisme chargé de gérer le système de nom de domaine de premier niveau pour les codes génériques (gTLD) et les codes nationaux (ccTLD) songe à recréer une base de données universelle qui ne dépendrait plus des registrars. Mais un tel projet pourrait déboucher sur la création d'un véritable "Big Brother". Et en cas de mauvaise utilisation, cette base de données centralisée pourrait donner énormément d'informations (parfois sensibles) sur les titulaires de noms de domaine aux spammeurs et aux gouvernements qui le souhaiteraient.

Astuce: jouez avec les extensions.

À l'instar de la start-up Delicious (delicio.us) ou de Sen.se, le nouveau projet du créateur du lapin connecté Nabaztag, Rafi Haladjian, il se peut que le nom de votre société se termine comme une extension géographique. N'hésitez pas alors à miser sur ce côté ludique.

Comment gérer un nom de domaine ? Qui doit s'en occuper ? Et en cas de conflit ?

9 Les extensions: à ne pas négliger !

10 Quelle extension choisir ?

Y a-t-il un risque à choisir une extension plutôt qu'une autre ? Dans l'absolu la réponse est "non". Ceci étant posé, certaines extensions géographiques quelque peu exotiques peuvent parfois réserver quelques surprises. Ainsi, il y a plusieurs années, la Libye (qui gère le .ly) a-t-elle constaté que bien des adresses utilisées en .ly (qui étaient souvent, en pratique, des liens raccourcis générés par des services comme Bit.ly) n'avaient qu'un très lointain rapport avec les moeurs officielles du pays. La Libye décida alors purement et simplement de supprimer ces adresses, plongeant dans le noir des centaines de milliers d'adresses internet.

Certaines extensions, réputées pour être des repères de spammeurs, comme le .cc, qui correspond à l'extension des Îles Coco, situées dans l'océan Pacifique, ont également pu être "blacklistées" par Google. Inutile, dans ce cas, de déposer le nom de domaine de son entreprise en .cc. Ces quelques incongruités mises à part, il n'existe pas de risque à choisir telle ou telle extension de nom de domaine. Tout juste pourra-t-on noter qu'une extension peut être utilisée pour indiquer à canal de diffusion. Ainsi, une entreprise dotée d'un .com ou d'un .fr pourra aussi acquérir un .mobi pour la version mobile de son site internet. À noter également, pour Google, le .co (l'extension géographique de la Colombie) est souvent assimilé en termes de référencement à un .com. Si le .com de votre société n'est plus disponible, il peut être ainsi bon de -s'enregistrer en .co.

11 De nouvelles extensions génériques

Le nombre d'extensions génériques de noms de domaine (par opposition aux extensions géographiques dites "nationales") a longtemps été stable. Mais de nouvelles procédures d'attribution ont été récemment lancées, qui ouvrent la possibilité à une marque de posséder et donc de revendre à qui le souhaiterait, sa propre extension de nom de domaine. En France, OVH, l'un des leaders de l'hébergement internet a récemment fait l'acquisition du .ovh. La société propose désormais au public d'enregistrer tout nouveau site internet avec l'extension générique .ovh pour un prix défiant (presque) toute concurrence. Une stratégie de fidélisation à marche forcée de la clientèle. Mais attention : l'attribution de ces nouvelles extensions de nom de domaine générique ne va pas de soi. Il en coûtera un minimum de 180 000 dollars uniquement pour les frais de dossier. Des .travel, .press, .cloud, et bien d'autres extensions génériques sont également en cours d'attribution. Plus de 1 930 dossiers ont été déposés auprès de l'ICANN. Des villes comme Paris (.paris), ou Berlin, et bientôt New York (avec le .nyc) disposent déjà ou disposeront bientôt de leur propre extension de nom de domaine, qu'elles pourront ainsi commercialiser à l'envi.

Attention ! Le .TV n'est pas (pour l'instant) générique

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le .TV n'est pas une extension générique mais une extension géographique représentant les Îles Tuvalu. Territoire aujourd'hui impacté par le réchauffement climatique, le .TV pourrait, à (long) terme, être désattribué pour réapparaître sous la forme d'une extension générique.


Les extensions font partie intégrante du nom de domaine. Il ne faut pas les oublier.

Sur le même thème

Voir tous les articles Data

Livres Blancs

Voir tous les livres blancs

Vos prochains événements

Voir tous les événements

Voir tous les événements

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page