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Vers un catastrophisme éclairé

Des médias à l'édition en passant par le cinéma, tous les secteurs, y compris notre vie quotidienne, semblent avoir été infectés par les catastrophes et menaces en tous genres. A tort ou à raison.

Publié par La rédaction le
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Depuis quelques années, nous sommes entrés dans une période placée sous le signe du catastrophisme. Des menaces terroristes aux menaces bactériologiques, en passant par les menaces climatiques, rares sont les bonnes nouvelles relatées au journal télévisé! Et au chapitre des mauvaises nouvelles, l'apparition de la grippe A/H1N1 s'octroie aujourd'hui le devant de la scène. Du moins en France, où la tension semble à son comble par rapport au reste du monde. Patrice Bourdelais, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et spécialiste de l'histoire de la population, des épidémies et des politiques de santé publique, estime ainsi que les épidémies occupent aujourd'hui une place encore plus importante dans notre représentation de la catastrophe qu'il y a une vingtaine d'années. «Nous sommes dans une approche catastrophiste», confirme François Bellanger, directeur de Transit-City.

Toutefois, si, selon lui, cette dernière a permis une certaine prise de conscience, notamment en ce qui concerne le réchauffement climatique, elle doit aujourd'hui être dépassée, afin que nous soyons plus opérationnels dans notre façon de penser le futur. D'autant que les menaces se rapprochent. A l'instar de la grippe A qui s'est propagée en peu de temps de Mexico au monde entier. A l'instar également des catastrophes climatiques qui touchent tous les pays, riches ou pauvres. Personne n'est épargné. Les villes, hauts lieux de notre vie moderne, doivent être repensées en conséquence. De fait, Patrice Bourdelais explique que l'urbanisme s'est développé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle en prenant en compte les dangers épidémiques. Les voies ont par exemple été élargies, et les immeubles mis en retrait des routes. En octobre dernier, un concours a été lancé aux Etats-Unis. Il donnera lieu à une exposition, prévue début 2010, qui montrera les implications spatiales d'une mise en quarantaine. En attendant des mises en oeuvre concrètes, les médias mettent les virus à la Une des infos sur des airs de mauvais films d'horreur et en font leurs choux gras. Quand le film devient réalité...

@ Collection OMS

@ Virtuel production image

Rire des catastrophes

- Certains s'en alarment, d'autres s'en moquent. Les soirées grippe A font fureur, à l'instar de celle organisée fin septembre à Paris, au Point Ephémère dans le Xe arrondissement, par les collectifs «Les Apéros du jeudi»et«Fuckla crise» sur le thème «Kiss me, l'm contagious«. Les professionnels du marketing et de la communication avaient adopté le dress code du masque customisé! Masque souriant, masque séducteur, ou masque tout simplement décoré de petits coeurs, la règle est de rire du pire, pour mieux échapper à la sinistrose.

@ Naina Redhu ©Aside

@ Naina Redhu ©Aside

Parler des catastrophes

- L'affiche du documeet de Jean-Albert Lièvre «Le Syndrome du Titanic» invite les hommes à ne pas I;der à leur place. Comme en réponse, le film «The Age of Stupid», de Franny Anin monde futuriste dévasté dans lequel le héros se demande pourquoi les hommes n'ont pas encore temps... L'heure est à la réflexion, avant devoir les scénarios de films catastrophes ou de films d'horreur basés sur des épidemies se réaliser,à l'instar de «Ouarantine»,«Le Jour d'Après»,«2 8 jours plus tard»,«Blindness», ou encore «Je suis une légende». Et avant qu'il ne soit trop tard, des livres anticipent le futur, pour mieux changer la donne, comme «The nextiooyearan et «L'âge de l'impensable»de Joshua Cooper Ramo.

Exposer les catastrophes

- Débutée en octobre 2008, pidémik«de la Cité des scienceset de l'industrie de Paris a été janvier 2010. Lémergence d'épidémies et de maladies (comme le Sida, le SRAS,la grippe aviaire, la dengue ou encore le chikungunya),le tout amplifié par la mondialisation et la croissance démographique, notamment en milieu urbain, et le réchauffement climatique, font dire aux épidémiologistes que le XXIe siècle pourrait bien être épidérnique. L'exposition revient sur l'histoire des épidémies, avant défaire participer les visiteurs à un jeu de simulation d'une crise... épidémique. Un bon moyen de prendre conscience de la situation, d'apprendre des choses, et peut-être aussi de dédramatiser.

@ Csuper/CSI image

Se protéger des catastrophes

- Si l'homme avait cru jusqu'à avoir éradiqué les de la médecine et l'efficacité des vaccins, le Sida a porté un sérieux coup d'arrêt à cet espoir. L'homme s'est retrouvé soudain impuissant. De puis, de nouvelles épidémies sont apparues, la dernière e: forme de grippe A /H1N1. Si, jusqu'à maintenant, la grippe saisonnière inquiétait peu de monde, il en va tout autrement de la grippe A. Du mocrises et particuliers se sont rués sur les masques et les solutions hydroalccoliques. A tel point que de nombreux rupture de stock fin à la fin septembre!

La rédaction

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