Turbulences
@ Marc Bertrand
François Rouffiac, Directeur de la Rédaction
C'est - presque - une tradition. Chaque publication de notre classement des 100 premiers Instituts d'Etudes Marketing et Opinion apporte son lot de surprises. Cette année, c'est la disparition du leader, le groupe TNS France, qui caractérise en premier cette nouvelle édition. Une demi-surprise puisque, depuis plusieurs années déjà, les sociétés appartenant au groupe Kantar ne nous communiquaient plus leurs chiffres nationaux. Pas de raison que TNS France échappe à la règle. Mais, après les disparitions précédentes d'instituts tels que Nielsen ou IRI France, le haut de notre classement connaît une fâcheuse tendance à la perte de représentativité. Que l'on ne peut, malheureusement, aujourd'hui que constater. Décaler ce classement dans le temps pour essayer de récupérer, par des voies officielles, les résultats déposés (quand ils le sont) est une hypothèse qui n'est plus à exclure. En attendant, et malgré ces absences, les données recueillies restent significatives d'un secteur qui connaît bien des turbulences. Ralentissement de la croissance (moins de 4% sur notre panel, contre plus de 8% pour 2007), chiffres d'affaires en baisse parfois conséquente, entraînant d'ailleurs quelques non-déclarations... Une situation due, bien sûr, à la conjoncture économique qui a amené les annonceurs à réduire, déplacer, négocier leurs budgets études. Une situation qui ne semble pas s'être redressée lors des premiers mois de 2009, compte tenu de la règle générale d'attentisme. Et qui entraîne les effets pervers habituels: concurrence exacerbée, relents de dumping, sinon de travail à perte... Toujours en recherche de valorisation de ses apports, l'industrie des études n'a sans doute pas intérêt à tomber dans une spirale infernale. Une question de responsabilité collective, mais qui passe d'abord par celle, individuelle, de ses membres.