Stéphane Truchi (Ipsos France) : « Ne pas se tromper de métier »
Trois questions à Stéphane Truchi, quelques mois après sa prise de fonction de co-Dg d'Ipsos France avec Pierre Giacometti.
Je m'abonneIpsos a une très forte image d'institut spécialisé
dans les études publicitaires et l'opinion. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Stéphane Truchi : Le développement
d'Ipsos s'appuie sur cinq grands métiers outre le conseil/logiciels et le
traitement des données : les études publicitaires (20 % du CA), les études
corporate, de climat interne et d'opinion (15 %), les médias (15 %), la
satisfaction de clientèle/CRM (9 %) et le marketing (35 %). Sur ces différents
marchés, à l'exception des études publicitaires dans un contexte de marché
difficile, Ipsos connaît sur le premier semestre des taux de croissance très
supérieurs à ceux du marché.
A votre arrivée, vous aviez pris des engagements, dont celui de donner sa véritable place aux études marketing. Où en êtes-vous ?
S. T : En 2001, nous avons créé Ipsos Marketing,
avec une double ambition : fédérer les quatre expertises marketing ad hoc
présentes dans le groupe Ipsos en France, c'est-à-dire les études qualitatives,
les études quantitatives, les access panels et les études de création et
stratégie de marque, et développer la part des études quantitatives pour les
remettre au poids du marché. Aujourd'hui, Ipsos Marketing prévoit de réaliser
un chiffre d'affaires de 190 MF en 2001, en progression de 25 % par rapport à
2000. Les études quantitatives en représentent les deux tiers et les access
panels réalisent à eux seuls un CA annuel d'environ 35 MF. Nous avons donc
respecté nos engagements.
Comment voyez-vous l'avenir du métier des études ?
S. T : Les grands comptes nous demanderont d'être
toujours plus internationaux avec pour conséquence toujours plus
d'investissements dans un réseau intégré proposant des procédures communes. Par
ailleurs, parce que nos clients nous demanderont de faire toujours plus, mieux
et moins cher, il va nous falloir optimiser notre rentabilité avec des outils à
plus forte valeur ajoutée comme les outils multiclient "intelligents" d'Ipsos
Observer. Il s'agit de développer de nouvelles générations d'études sur les
tendances, la compréhension des grands courants et l'évolution des phénomènes
de société, en France comme en Europe ou à l'international. L'autre grand
problème des années à venir sera la collecte de l'information. Que fait-on
quand on est dans une problématique de coût et d'immédiateté et que les
individus sont de plus en plus difficiles à interviewer ? Notre réponse est de
développer notre savoir-faire dans toutes les techniques de recueil. Les access
panels, les bases de sondage internationales et l'interrogation on line sont
des solutions d'avenir face à ces nouveaux enjeux. Enfin, le grand défi pour
les instituts est surtout de ne pas se tromper de métier. Nous sommes et nous
resterons des spécialistes d'études dont le rôle est d'analyser l'information
et d'en livrer la matière dans un objectif d'aide à la décision. Si nous sommes
des consultants, c'est comme consultants sur la matière que nous recueillons.