Rôle capital
Dire que le “prix” est au coeur des préoccupations des consommateurs
français apparaît aujourd'hui comme une banalité. Près de nous, les médias
n'ont-ils pas, tout au long de l'été, évoqué les économies de toutes sortes et
“astuces” des vacanciers pour dépenser moins ? Un sujet qui, certes, fait
généralement partie des “marronniers” estivaux, mais qui prend une tout autre
importance dans le contexte actuel. Car tous les faits ou attitudes relatés ne
présentent plus forcément un caractère saisonnier, mais s'inscrivent pleinement
dans la tendance plus générale qui affecte la consommation. Tendance dont on
commence à mieux voir les effets sur les marques, quel que soit leur type, et
sur les produits, nouveaux en particulier, avec des nuances selon leur origine.
Même si, d'après une étude récente d'IRI France (voir Enquête Métier, p. 63),
les consommateurs ne semblent pas, majoritairement, avoir une notion précise du
prix des produits qu'ils achètent en GMS, mais ont plutôt en tête une
fourchette ou une image, le prix en tant que facteur marketing est en train de
jouer un rôle capital. Qui va bien au-delà de celui qui lui était généralement
attribué et dont la prise de conscience est parfois brutale. D'où, à la fois,
les interrogations des entreprises, leurs tests, et les offres nouvelles ou
optimisées des instituts d'études ou cabinets conseil. Offres allant dans le
sens d'une plus forte intégration du prix au mix. Mais aussi d'une plus grande
corrélation en amont, avec le vécu et la perception des consommateurs, et en
aval, avec les conséquences de l'offre prix sur le plan quantitatif. Et donc
sur le plan financier et sur celui de la pérennité. Clairement des avancées
mais qui en appellent d'autres. Et sans doute dans des domaines différents de
celui des techniques. Naissance d'un nouveau mix relatif à la stratégie prix
même, nouvelles organisations, fonctions… sont loin d'être à exclure.