Quand les 7-11ans imaginent leur magazine idéal
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La dernière étude réalisée par Junior City dans le cadre de son
Observatoire des Cours de Récréation intéressera plus d'un éditeur de presse
jeunesse. « Ce sont les ingrédients pour la recette idéale à destination des
éditeurs traditionnels, mais aussi de ceux qui réalisent des magazines de
consommateurs à destination des jeunes ou des outils promotionnels », souligne
Anne Doumenc, directrice associée de Junior City. L'institut d'études et
conseil spécialisé a, en effet, interrogé, d'avril à juin dernier, un
échantillon de 1 029 enfants de 7 à 11 ans de cinq académies (Paris, Lille,
Lyon, Rennes, Toulouse) sur leurs magazines et journaux préférés pour arriver à
cerner leur magazine idéal. Si on compte quelque 120 titres spécifiques
jeunesse édités par près de 30 éditeurs disponibles dans les kiosques ou sur
abonnement, les enfants interrogés ont, pour leur part, cité 154 titres “de
magazines préférés”. Cette étude ayant été réalisée dans le cadre scolaire,
c'est tout naturellement des titres lus en classe qui arrivent en tête. Le
Petit Quotidien se classe ainsi bon numéro un (41 %), suivi de J'Aime Lire (29
%), Mon Quotidien (25 %), Le Journal de Mickey (21 %) et Julie (18 %). « Mais
ils ont déjà très bien trouvé de quoi se nourrir dans une offre très large en
choisissant des titres plus ciblés filles ou garçons et un journal comme
L'Equipe est très fortement cité spontanément par les garçons, par exemple,
tout comme les quotidiens locaux qui permettent de suivre l'actualité sportive.
Une étude précédente avait d'ailleurs mis en évidence un manque en termes de
magazine sportif généraliste pour enfant », ajoute Anne Doumenc. Interrogés
sur les différents supports de lecture préférés, hors contrainte scolaire, les
enfants classent en tête la bande dessinée, « parce qu'elle regorge d'images et
de couleurs et qu'elle est perçue comme humoristique », suivie du livre, du
magazine et enfin du journal. Questionnés sur leur magazine idéal, ils montrent
qu'il doit renvoyer inévitablement à « un univers culturel façonné par la
télévision et les jeux vidéo » dixit Anne Doumenc, c'est-à-dire intégrer des
bandes dessinées et des jeux, traiter des animaux, de la nature, des jeux et
consoles vidéo. Les articles sur les stars, des événements ou un thème
particulier lié naturellement à leurs principaux centres d'intérêt sont aussi
très appréciés, tout comme les jeux et concours avec une prime, un cadeau
offert.
Publicité pas bienvenue
Mais si 39 % disent
aimer les jeux-concours et 29 % y avoir déjà participé, ils ont globalement peu
d'impact et sont peu mémorisés. Principale raison avancée : la faible
probabilité de gagner. Dans leur magazine idéal, des rubriques comme le
courrier des lecteurs, l'actualité ou l'horoscope ne font guère recette. Et,
pour une large majorité d'entre eux, la publicité n'est pas non plus la
bienvenue. Ils estiment, en effet, qu'à la différence de la télévision ou du
cinéma, elle n'est pas adaptée au support et lui reprochent de couper la
lecture et de ne pas être esthétique. « Parce qu'ils n'aiment pas les
publicités dans ce genre de presse, elles ont une faible notoriété et la
mémorisation de la marque est souvent inexistante, constate Anne Doumenc. Cela
doit amener à réfléchir à la manière de rendre la publicité plus interactive,
qu'elle ne soit pas en rupture avec la lecture, mais vive avec le magazine ».
Selon TNS Media Intelligence, les investissements publicitaires consacrés à la
presse de la petite enfance l'an dernier se sont montés à 3,9 millions d'euros
(+ 2,5 %) et ceux des titres dédiés aux enfants qui savent lire à 9,5 millions
d'euros (- 15 %). Des montants très faibles au regard des 2,8 milliards d'euros
investis dans l'ensemble de la presse magazine.
Quelques nouvelles du kiosque
Chez Bayard Presse
, Les Premières Histoires de Popi, premier magazine à proposer de la littérature jeunesse pour les tout-petits en 1988 est remplacé par Tralalire, un magazine plus grand format, passé de 32 à 52 pages pour proposer plusieurs histoires. Astrapi, le bimensuel destiné aux 7-11 ans change aussi de formule pour présenter deux numéros différents tous les mois, l'un centré sur la découverte du monde, et l'autre sur la découverte de soi et des autres avec des sujets plus axés sur le quotidien des enfants
Disney Hachette Presse
a choisi de s'adresser aux bébés avec Dumbo Magazine, arrivé dans les kiosques début juillet avec une peluche Dumbo en prime. Cette publication au format et au papier spécialement adaptés aux mains des 1-2 ans vient s'ajouter aux autres titres du pôle éveil du groupe (Bambi pour les 18 mois-4ans, Winnie pour les 3-7 ans et Winnie Lecture pour les 5-7 ans).
Cyber Press Publishing
, dont le pôle jeunesse édite déjà des titres comme Kid'smania, Adibou Magazine, Bugs Bunny Magazine, etc.) a complété son offre par Animalou, un bimestriel dédié aux 3-7 ans, axé sur l'univers animalier.
Les Editions Koutchoulou
continuent d'installer leurs gammes. Lancées le 23 mars dernier, elles comprenaient rien moins que vingt magazines trimestriels pour enfants lancés simultanément, quatre magazines axés sur l'éveil des enfants de 0 à 3 ans, 7 magazines consacrés à la période “découverte” des 3-6 ans, six à l'apprentissage de la lecture pour les 5-8 ans et trois destinés aux 7 ans et plus. Sept mois après le lancement, quatre magazines ont été arrêtés.