Opportunité

@ Marc Bertrand

Si, il y a peu, les résultats d'une enquête menée auprès de directeurs marketing (voir Marketing Magazine n°125) faisaient état d'une certaine inquiétude quant à leur poids et à leur influence, ceux de la dernière étude Maesina/Hewitt ur les rémunérations devraient leur mettre du baume au coeur. Les fonctions marketing, dans leur ensemble, ont en effet connu en 2008 des niveaux d'augmentation très significatifs. Et, en tout cas, en rupture avec le moindre dynamisme enregistré l'année dernière. Une fois de plus, la part variable a joué un rôle non négligeable dans cette évolution. Ce qui peut laisser augurer d'une année 2009 au profil différent, compte tenu des faibles performances qui devraient être réalisées cette année et qui impacteront directement les rémunérations à venir. «Mais, pour garder les meilleurs, les entreprises doivent renforcer le contenu des postes et aussi augmenter les salaires», estiment, à juste titre, les auteurs de l'étude. D'autant plus que la période de crise actuelle n'est pas obligatoirement synonyme de repli pour le marketing. Certes, la tentation de donner priorité à des actions commerciales musclées et, dans le même temps, d'effectuer des coupes sombres dans les budgets de communication et de publicité en particulier, est là. Et l'on sait que certaines entreprises ne s'en privent pas. Mais, dans une optique de pérennité, qui reste aussi l'un des objectifs majeurs du marketing, il n'est pas sûr que seules des décisions de ce type soient les plus appropriées. Une période de crise peut être (doit être?) l'occasion de mettre sur le devant de la scène les capacités d'adaptation, d'innovation, de créativité... dont sait faire preuve le marketing. Une réelle opportunité à ne pas laisser passer. Encore faut-il, comme toujours, que la volonté vienne du plus haut.