Nich... ou valeur ajoutée ?
Yaourts du mati... ou du soir, snack pour la "pause de 11 heures" des Japonaises, boissons pour businessmen qui rentrent tard du travail, plats cuisinés pour les hommes (qui ont faim) et autres produits adaptés à la saison. A la recherche de valeur ajoutée pour leurs produits, les industriels segmentent de plus en plus finement leurs cibles et les moments de consommation.
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N'en déplaise aux professeurs de marketing et autres fournisseurs de panels
du siècle dernier, la segmentation traditionnelle du consommateur, encore en
usage aujourd'hui, est sans doute en train de voler en éclats. C'est le même
consommateur qui mange avec ses doigts chez McDo en semaine et qui s'offre un
deux étoiles le samedi soir, qui noie son whisky premier prix dans le Coca et
savoure le lendemain un 15 ans d'âge et, comme quoi le phénomène n'est pas
nouveau, boit un café pour se réveiller le matin et une tisane relaxante le
soir. Un consommateur qui assume de mieux en mieux ses comportements différents
et qui attend les produits et les services qui correspondent à chacun d'eux. Du
coup, l'industrie alimentaire se rend compte - peut-être n'était-ce pas aussi
évident que cela - que la femme n'est pas un homme, que notre comportement
n'est pas le même le matin que le soir ou encore que nos besoins nutritionnels
sont différents en hiver et en été. De fait, on constate partout dans le monde
des initiatives de mise sur le marché de produits que l'on aurait, hier,
qualifiés de niche et qui apparaissent, aujourd'hui, auréolés de leur valeur
ajoutée. La raison de ce changement ? Sans doute cette quête nouvelle de
"différences" du consommateur. Un personnage qu'il convient maintenant de
cerner par ses comportements forcément changeants tout au long de la journée,
de la semaine, de l'année, de la vie. Et non plus seulement par son âge, son
sexe, son habitat ou sa CSP. Petit tour du monde de l'hypersegmentation.
Un chocolat pour homme
Les hommes préfèrent le chocolat
fort en cacao. Voici des biscuits chocolatés qui leur sont exclusivement
destinés.
Matin et soir
On connaît les "Evening
Snacks" américains qui promettent une douce nuit quand on les consomme le
soi... Mamie Nova n'a malheureusement pas transformé l'essai, il y a deux ans,
avec son yaourt "Bonne Nuit" au tilleul, au miel et aux plantes. Voici une
autre tentative européenne présentée récemment en Allemagne. Ces deux boissons
lactées pour enfants promettent énergie et vitamines pour le matin et
relaxation et apaisement pour le soir.
Pain d'hiver
Nos besoins nutritionnels sont évidemment différents selon la température
extérieure et notre façon de se nourrir s'adapte. Une manière de débanaliser
des produits basiques comme le pain ou les biscottes.
Yaourt de saison
Le yaourt aux fraises, c'est bon. Le yaourt aux fraises "de
saison", c'est forcément meilleur !
Sucre pour le café
En affectant à un produit comme le sucre un usage précis de consommation (ici
le café), on lui apporte immédiatement de la valeur ajoutée. Loin de la
traditionnelle segmentation morceaux/poudre, on peut prévoir une segmentation
par usage : café, produits laitiers, pâtisserie, etc. Un marché qui peut donc
se développer par la segmentation produit comme l'a fait celui du sel ces
dernières année...
Ces hommes qui ont faim
Les femmes
mangent moins que les hommes, c'est comme ça. Pourquoi, alors, leur proposer
les mêmes plats cuisinés ? Ici, un plat cuisiné pour les hommes affamés.
La valeur du matin
En positionnant Actimel comme une
dose à boire le "matin", Danone a réussi l'exploit de vendre avec succès un
yaourt à 33 francs le kilo ! Les innovations produit illustrant cette rubrique
sont toutes répertoriées dans la BDD Internationale XTCscan (www.xtc.fr).