Marché mondial des études : encore des réservoirs de croissance
La dernière édition du rapport d'Esomar sur le marché mondial des études a de quoi satisfaire plus d'un professionnel : il a doublé en sept ans.
Je m'abonne
Avec un total de 79 milliards de francs en 1998, le marché des études
progresse depuis 1996 à un taux dépassant les 10 % par an. En 1998, la
croissance a été de 14 % par rapport à 1997 selon l'enquête annuelle Esomar,
présentée en avant-première lors du dernier Semo et qui sera disponible sur le
site Esomar dès janvier (www.esomar.nl). « En 1999, et pendant le début des
années 2000, le développement des études de marché devrait encore s'intensifier
», fait remarquer Claude Suquet (CSA TMO), déléguée Esomar pour la France. Bien
que très dynamique, le marché des études est encore aujourd'hui très concentré
sur l'Europe et les Etats-Unis qui représentent 80 % du chiffre d'affaires
total. « Il reste un réservoir important de progression dans les pays de la
zone Asie et de l'Amérique latine », constate Claude Suquet. En 1998, les pays
de la zone Asie représentaient déjà avec le Japon 12 % du chiffre d'affaires
mondial alors qu'ils sortent à peine de la crise. En Amérique latine, des pays
comme le Brésil, le Mexique et l'Argentine connaissent une percée remarquée et
atteignaient 6 %. « La progression des nouveaux marchés, souligne Claude
Suquet, ne signifie pas pour autant la stagnation de la croissance aux
Etats-Unis et en Europe. Il existe encore des réserves de croissance même sur
des marchés historiquement mieux pénétrés et le potentiel se situe tout
particulièrement en Europe où l'on observe une très forte hétérogénéité selon
les pays. » En 1998, trois pays - la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France
- détenaient les deux tiers du marché européen qui pèse 34 milliards de
francs. Le développement de ces dernières années a surtout profité à la
Grande-Bretagne et à l'Allemagne qui ont été les premiers bénéficiaires de
l'essor des études internationales. « Un retour de la croissance devrait
permettre à la France une progression rapide qui pourrait s'étendre aussi à
l'Espagne, à l'Italie et à l'ensemble des pays de l'Union européenne, alors que
les pays de l'Europe centrale et la Russie (13 % du CA mondial) constituent un
autre réservoir susceptible d'alimenter, mais à terme, le développement du
marché », ajoute Claude Suquet.
Ad hoc et continu : un partage équitable
Alors que les marchés progressent, la répartition entre
les différentes techniques d'études évolue peu depuis cinq ans. En Europe, le
marché est partagé à peu près pour moitié entre les études ad hoc (quali et
quanti) et les études en continu (omnibus, panels et trackings). Les études ad
hoc quali ont atteint depuis ces dernières années le seuil de 10 % du CA total
marché ; les études ad hoc quantitatives se maintenant à 40 %. Les techniques
ad hoc par entretien à domicile (18 % en Europe) ont une part de marché
légèrement supérieure aux techniques par téléphone (15 %) et devancent les
entretiens en salle. Le postal a une part de marché faible. Les autres
techniques dont Internet, qui se situe pour l'avenir parmi les plus
prometteuses, sont encore peu développées à ce jour. A noter que le CATI
représentait déjà 11 % des méthodes ad hoc quanti utilisées en 1998 en Europe
et le CAPI 2 %.