Les jeunes, leurs tribus et leurs marques
Observatoire Quelles sont les tribus des jeunes ? Quels en sont les éléments constitutifs ? Les marques participent-elles à leur constitution ? Pour répondre à ces différentes questions, Opinion Way, Le Parti du Client et City Vox, ont interrogé les intéressés au travers de leur outil, l'Observatoire de la nuit.
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Les jeunes sont une planète. Mais, comme toutes les planètes, cette
dernière est composée d'une population variée et colorée. Avant d'être une
entité, les 15-25, la jeunesse est avant tout une mosaïque d'individus qui
fonctionnent sur le modèle tribal. Ces tribus se constituent autour d'affinités
culturelles, de communautés d'intérêt. Musique, people, icônes réelles ou
virtuelles. En interrogant les 15-25 ans sur leurs préférences individuelles en
la matière et en les invitant à donner les préférences de deux de leurs
meilleur(e)s ami(e)s, l'institut d'études Opinion Way a identifié six tribus et
les correspondances entre les unes et les autres. L'institut s'est également
intéressé au rôle que les marques jouent dans ces tribus. Participent-elles au
sentiment d'appartenance à une tribu ? 150 noms de marques ont été soumis à
leur suffrage. 20 d'entre elles ont été citées par au moins un cinquième des
jeunes répondant à la question. Et six d'entre elles se révèlent être des
marques transversales (voir mapping) « Levis est la marque la plus citée. Elle
est même citée en premier par la quasi-totalité des tribus. Sauf par deux
d'entre elles, les Noisy Provocation, qui la placent en dixième position et les
Electro Party, qui ne la citent pas du tout. Levis apparaît davantage comme une
marque du consensus que comme une marque de revendication. Elle ne se construit
pas sur les extrêmes, contrairement aux marques de sport et de streetwear »,
analyse Benjamin Gratton, directeur de l'institut Opinion Way. Pour preuve, la
tribu la moins marquée, les TV Addict, sorte de mixité des autres, est aussi la
plus consensuelle en termes de marques. A l'exception d'Oxbow et Promod, toutes
les autres marques citées figurent dans le palmarès global.
L'attachement à la marque n'est pas facteur d'exclusion
Inversement, les tribus les plus typées sont aussi celles les plus fortement
attachées à un univers de marques. Sans pour autant que cet attachement soit
facteur d'exclusion. Tribu la plus ouverte aux autres, la plus cool, celle qui
a le plus d'amis répartis dans chacune des autres tribus, à l'exception des
Lolita avec laquelle elle ne se mélange pas, la tribu des Electro Party,
pourtant très typée, nourrit vis-à-vis des marques un certain élitisme. Dior,
Gucci, Zadig & Voltaire, mais aussi Ralph Lauren et Diesel, se partagent les
suffrages de cette tribu en quête d'ostentatoire, de luxe. C'est la tribu qui
cite le moins de marques transversales. Deux contre une moyenne de quatre pour
les autres tribus. « Le cas Electro Party est un peu à part. Dans les autres
tribus, le mélange des genres est plus net et le prix des marques n'est pas un
facteur de déterminant dans le choix », souligne Benjamin Gratton. Plus
déterminante est l'image des marques. On s'en doute, la tribu Hip Hop
s'identifie totalement à des marques associées à ce courant musical, comme Com
8 ou Lacoste. Quant à la tribu Noisy Provocation, elle est plus que les autres
attachée à des marques emblématiques de la rébellion et de la provoc telles
qu'Oxbow, O'Neil ou Gotcha. Parallèlement, cette tribu cite également parmi ses
marques préférées, Adidas, Puma, Quicksilver et Hugo Boss. Des marques que l'on
re-trouve en bonne place dans le classement établi par la tribu Hip Hop. Or,
ces deux tribus sont l'une et l'autre particulièrement fermées. 51 % des
meilleurs amis de la tribu Hip Hop font partie de la même tribu, ils sont 60 %
chez les Noisy Provocation. « Ces deux tribus s'opposent totalement et se
différencient fortement par leurs courants musicaux respectifs diamétralement
opposés que sont le Hip Hop et le Rock. De fait, c'est la valeur d'usage de ces
marques qui explique qu'elles soient citées par les deux tribus. On glisse
nettement mieux avec des Adidas! », s'amuse Benjamin Gratton. Au-delà des
signes et des symboles, les jeunes demeureraient donc attachés à une valeur
d'usage. Bonne nouvelle pour les marques qui se construisent autour de cette
variable.
Méthodologie
Etude quantitative on line réalisée auprès d'un échantillon de 406 individus âgés de 15 à 25 ans, à partir de Newpanel, panel dédié d'Opinion Way et des visiteurs du site City Vox. Réalisée du 11 au 19 mai 2004.