Les cadres supérieurs plus motivés qu'on ne le pense
Les cadres démotivés et stressés ? Intox, selon l'étude Ipsos Média commandée par Prisma Presse. Les cadres sup sont en majorité motivés à condition de brandir des valeurs clés, telles que l'engagement, le dépassement de soi, l'hédonisme…
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Restructurations, départs en préretraite, pressions, stress, les cadres sup
(comprenez ces personnes possédant une formation supérieure, exerçant des
fonctions intellectuelles, nécessitant la mise en œuvre de facultés de jugement
et d'initiative, et impliquant un niveau élevé de responsabilité)
constitueraient désormais, selon bon nombre d'articles de presse, une
population bien moins motivée que ne l'est celle des artisans ou d'autres CSP.
Faux, affirme une toute récente étude d'Ipsos Média réalisée pour Prisma Presse
sur le stress des cadres sup qui, en fait, se voient bien tels qu'ils sont
définis socialement. “Les cadres sup sont, en fait, plus motivés qu'on ne le
pense”, souligne l'étude. Qui met un point d'honneur à montrer que, pour 97 %
des cadres, il est important d'être autonome dans son travail et que 95 %
aiment travailler sur des sujets à la pointe de leur profession. En outre, 59 %
des cadres sup apportent souvent du travail à la maison, et
45 % sont le plus souvent passionnés par leur travail. Enfin, 40 % sont “très”
attachés à leur entreprise et, pour 42 %, leur vie professionnelle a beaucoup
d'influence sur leur vie personnelle.
Ipsos Média a classé les cadres sup en cinq typologies : les Entreprenants (21
%), les Démotivés (21 %), les Intellos (20 %), les Ambitieux (19 %) et les
Equilibrés (19 %).
En majorité des hommes (84 %), avec un salaire annuel supérieur à 60 KE (pour
37 % d'entre eux), les Ambitieux sont largement intégrés dans l'entreprise et
travaillent plus de 51 heures par semaine. 44 % d'entre eux sont prêts à
sacrifier leur vie personnelle pour réussir professionnellement. Pour ces
cadres, qui sont prêts à passer des nuits blanches pour leur société, les
vacances sont à 47 % synonymes de farniente et acheter une voiture est pour 68%
d'entre eux un plaisir.
Les Entreprenants (21%) sont largement motivés et complètement intégrés. Si
leur attitude professionnelle ressemble beaucoup à celle des Ambitieux (même
temps de travail, salaires similaires), ils sont exigeants avec eux-mêmes (pour
71%) et aiment davantage faire bouger les choses (68 %). En revanche, leurs
attitudes personnelles divergent. Ils aiment spécialement dépenser pour la
décoration (pour 86 %) et acheter des articles à la pointe de la technologie
(pour 29% d'entre eux). Les Intellos (20 % des cadres) sont à 46 % des femmes
ayant moins de 35 ans sans enfants (pour 82 % d'entre elles). D'un point de vue
professionnel, leur temps de travail est, à l'instar des deux précédentes
typologies, supérieur à 51 heures par semaine. En revanche, cette population a
davantage envie de bien vivre (39 % pensent que les 35 heures ont des effets
positifs sur leur vie personnelle). Concernant leur vie personnelle, la moitié
des Intellos ne fait pas attention au prix des choses, 72% s'offrent des
plaisirs raffinés et 70 % achètent onze livres par an.
Trente-cinq pour cent des Démotivés travaillent dans l'informatique
Les Equilibrés (19 % des cadres) travaillent plutôt dans l'industrie et la
production, ont des compétences reconnues, sont bien dans leur travail tout en
étant motivés par leur vie personnelle. Restent les Démotivés (21 %)
travaillant à 35 % dans l'informatique et la R&D. Cette population, ayant à 34
% plus de
50 ans, est complètement déconnectée de sa hiérarchie. Parmi les principales
attitudes de la vie professionnelle, seulement 1 % de cette population peut
compter sur sa hiérarchie, 6 % aiment faire bouger les choses et 9% sont
combatifs.
Dans l'ensemble, 96 % des cadres sup ont le sentiment de bien maîtriser leur
métier. D'ailleurs, selon l'étude, 80 % sont positifs à condition de respecter
certaines valeurs qui peuvent avoir une vraie résonance. L'étude fait ainsi
ressortir les valeurs rationnelles, la performance, la mobilité. Viennent
ensuite la créativité et l'hédonisme puis le dépassement de soi. “La créativité
est revendiquée car elle permet de révéler les talents et de créer de nouvelles
solutions”, souligne l'étude qui insiste également sur une valeur récurrente
dans les réponses : le dépassement de soi. En effet, pour la majorité
des cadres, être quelqu'un de combatif est très important. “Plus on évolue,
plus on a envie d'évoluer.
C'est comme une drogue”, confirme, en outre, l'étude.
Méthodologie
Réalisée par Ipsos Média, l'étude comprend deux phases. La phase qualitative a eu lieu en juillet 2004. La phase quantitative a eu lieu en sept-oct 2004 auprès d'un échantillon
représentatif de
1 011 cadres sup par Internet (déjà interrogés
pour la “France des Cadres Actifs”).
La communication plébiscitée
Quelle que soit leur catégorie, les cadres supérieurs conçoivent leur métier de la même manière. Pour 61 % d'entre eux, communiquer décrit le mieux leur activité professionnelle. Suivent ensuite l'encadrement et l'analyse (56 %), la gestion (51 %) et la coordination (50 %).