Les Français font grise mine
Les consommateurs français sont pessimistes quant à leurs prochaines dépenses. Pourtant, ils plébiscitent toujours plus les hypers et délaissent quelque peu les premiers prix...
Je m'abonneLe niveau de confiance mondial dans l'économie est au plus bas depuis deux ans selon l'indice de confiance de l'étude Nielsen
Malgré la baisse régulière des chiffres du chômage, la morosité des Français concernant les perspectives d'emploi persiste: 71% d'entre eux sont pessimistes alors que la moyenne européenne n'est que de 52%, et ce chiffre n'a quasiment pas évolué depuis un an (- 1 pt) . En outre, plus de 6 Français sur 10 se plaignent de l'état de leurs finances personnelles. Cette question sur le pouvoir d'achat est également au centre des préoccupations de nos voisins Allemands et Italiens, alors qu'elle l'est nettement moins chez les Espagnols (3 sur 10) et les Anglais (5 sur 10).
Une question revient: acheter ou non?
La période des douze prochains mois est considérée comme moins propice encore pour acheter que le semestre précédent, par l'ensemble des consommateurs mondiaux (36%, - 6 points).
En France, moins d'un consommateur sur trois estime que la période à venir est «plutôt bonne» pour acheter. Cela se traduit par une frilosité certaine dans les dépenses prévues, puisque la grande tendance correspond au besoin de faire des économies (identique au premier choix mondial) . Les priorités d'investissement sont presque toutes en recul depuis novembre 2006, en particulier le textile et les nouvelles technologies.
Malgré cette inquiétude sur leur pouvoir d'achat, les Français continuent de dépenser en grandes surfaces. Les achats de produits de consommation courante augmentent encore de 2,5 points à la fin novembre, progression identique à celle de 2006. Cette croissance s'élève même à plus de 3% sur les derniers mois. Ce sont les hypermarchés, «temples de la consommation», qui tirent cette progression, et le hard discount dans une moindre mesure.
Alors que les marques nationales et marques d'enseignes sont aussi en progression, les marques premiers prix sont un peu délaissées, avec un recul à un an de 3,4%. Il est vrai que la propension à économiser sur ce poste a de moins en moins d'effet sur le budget total d'un ménage.
En effet, il représente aujourd'hui moins de 14% du total!
Faut-il craindre un récession globale dans les 12 prochains mois? A cette question, la réaction des consommateurs diffère selon les régions. En Europe, les impressions sont très partagées: autant de sans opinion (35%) que de personnes à ne pas y croire, et 30% qui en sont convaincus.
Les Français, quant à eux, sont encore une fois plus défaitistes que la moyenne, car plus de 4 sur 10 craignent une récession. La France est le 8e pays dans le Top 10 mondial des pessimistes.
Le réchauffement climatique préoccupe
Dans cette hypothèse, 48% des Français, comme l'ensemble des Européens, redoutent le plus le chômage et l'inflation. Mais contrairement aux autres pays, le troisième critère évoqué par 28% des Français concerne les grèves et non pas l'augmentation des taux d'intérêt (moyenne européenne).
Les deux préoccupations majeures exprimées sont l'économie puis le réchauffement climatique. En effet, l'économie est bien la première préoccupation mondiale pour les six prochains mois. Un phénomène particulièrement important dans les pays asiatiques, dont sept figurent parmi les dix en fin de classement mondial.
Alors que la santé et la sécurité de l'emploi suivent dans le trio de tête des préoccupations déclarées (moyenne mondiale et européenne), en France, la deuxième préoccupation concerne le réchauffement climatique. Cette tendance, déjà exprimée lors des précédentes études, se voit encore une fois confirmée. La France occupe même la première place au niveau mondial concernant cette préoccupation.
Marc Gauguier, directeur marketing et communication de Nielsen France!