Les Echos élargit son champ d'investigation
Une évolution plutôt qu'une révolution. En changeant de format, Les Echos s'adapte aux mutations de son environnement et aux attentes de ses lecteurs, sans rien changer à sa ligne éditoriale.
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Les mouvements altermondialistes en sont la preuve. L'économie a cessé
d'être le pré carré de quelques spécialistes pour devenir un sujet de débat
grand public. Ce glissement n'est pas sans conséquence pour la presse
économique. Un an après La Tribune, Les Echos, leader de la presse quotidienne
économique, s'adapte donc à cette évolution en proposant une nouvelle formule.
Ou plutôt un nouveau contrat de lecture. En kiosque depuis le 15 septembre, la
nouvelle version du quotidien devient plus accessible à tous. « Cette nouvelle
formule doit nous permettre de toucher un public plus large et fidéliser des
lecteurs occasionnels, comme les étudiants, les universitaires ou encore les
politiques. Cela étant, la cible prioritaire demeure le cadre en entreprise »,
rappelle Michel Abouchahla, directeur du marketing et de la diffusion.Fruit
d'un longue réflexion, initiée lorsque la bulle internet gonflait le chiffre
d'affaires publicitaire de l'ensemble des médias, le travail de refonte se
traduit dans la forme par le passage du format tabloïd au format berlinois. Un
format identique à celui de ses grands confrères internationaux et qui permet
l'encartage de plusieurs cahiers. « Le format tabloïd limitait la pagination,
le journal devenait de plus en plus touffu à lire et compliqué à fabriquer. La
première étape de la réflexion a donc porté sur un format qui nous permettrait
d'améliorer ces différents points. Ce n'est donc pas le changement
d'imprimerie qui est à l'origine de la réflexion, il n'en est que la
conséquence », indique Michel Abouchahla. Plus grand, plus aéré, plus coloré,
en un mot plus moderne, le quotidien est donc désormais publié sous la forme de
deux cahiers, le premier consacré à l'actualité macro-économique, le deuxième
aux entreprises et marchés. Deux cahiers qui se retrouveront le vendredi avec
un troisième, le cahier Week-End
Culture client
« Le
traitement de l'information évolue, afin de rendre le contenu plus accessible
aux lecteurs, l'information est davantage mise en perspective et nous avons
multiplié les points d'entrée. Par ailleurs, nous avons fortement développé
l'information sur les entreprises en région », poursuit Michel Abouchahla. Rien
de plus normal pour un quotidien dont près de la moitié des lecteurs vivent
hors de l'Ile-de-France. Testé auprès de 1 000 lecteurs et lors d'une dizaine
de tables rondes réunissant une douzaine de personnes, la conception des
numéros zéro a aussi permis à l'entreprise de passer d'une pure culture produit
à une culture client. Depuis mai, les abonnés du titre ont vécu, en live ou
presque, les grandes étapes du changement. Outre l'envoi de newsletters, un
site internet, 2003.lesechos.fr, a créé un lieu de proximité entre le quotidien
et son lectorat. « L'abonné est un client. Nous avons commencé à le lui dire
et à le lui montrer en l'associant à la genèse de la nouvelle formule », note
Michel Abouchahla.Soutenue sur le terrain - les gares de Paris, Lille, Rennes,
Lyon et Marseille ont été fortement animées par le quotidien -, la version 2003
fait également l'objet d'une campagne publicitaire plurimédia (affichage,
presse, radio) signée BDDP & Fils, avec un slogan pour le moins signifiant,“On
comprend mieux le monde à travers l'économie”.