Le quali se veut international
Tout le monde s'accorde sur ce point : l'utilisation du quali dans les études internationales est l'une des grandes évolutions de ces dernières années.
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En abordant de nouveaux marchés, en proposant de nouveaux produits et
services, les entreprises, notamment les multinationales, doivent apprendre à
connaître les motivations de leurs nouveaux consommateurs mais aussi les
similitudes et les divergences d'attitude. Réponses que seul le quali peut
vraiment apporter. « C'est incroyable ce que l'on peut apprendre sur un pays en
faisant une étude quali », souligne Rafaël Yvon Chokron, responsable des études
internationales chez Altadis. Pour Pierre Muller, directeur marketing global de
Yoplait, les résultats de l'outil Pulse de McCann Erickson lui servent d'outil
de management interne : « A deux reprises, dans le cadre du développement de
produits sur la catégorie enfants dans les pays de l'Est, dans le développement
de produits enfants ciblant la mère en Grande-Bretagne, la présentation des
similitudes consommateurs m'a permis de faire plus facilement adopter des
projets. » Et d'ajouter, « Les responsables locaux ont tendance à surpondérer
les différences locales. Pulse permet de voir les choses plus justement .»
Harmoniser
« Les clients demandent des études plus
fondamentales, dans le domaine de l'international. Les cultures étrangères,
même européennes, sont souvent opaques pour les décideurs », constate Yves
Krief, P-dg de Sorgem. « Nos clients, grands annonceurs en particulier, sont
dans des stratégies globales et recherchent une expertise transversale à
l'international », estime quant à elle Béatrice Maccario, directrice du
département Quali d'Infratest Burke NFO France. Dans le quali comme dans le
quanti, l'harmonisation des pratiques et la mise à niveau des expertises est à
l'ordre du jour. Elle passe par une approche fondamentalement qualitative et
projective mais qui tient compte des différences culturelles tout en utilisant
des outils d'animation et des grilles d'analyse communs. « Il est important
d'avoir les mêmes méthodes partout, la même structuration d'analyse. La
coordination est ce qui fait la réussite d'un quali international », explique
Michèle Delame, co-directrice, avec Colette Comitti, du pôle qualitatif du
groupe CSA TMO, qui ajoute que le quali, surtout international, doit donner des
résultats immédiatement opérationnels. Un processus mis en place, par exemple,
dans les études internationales de Sociovision. Souvent, les sociétés d'études
s'entourent de consultants multiculturels capables d'appréhender correctement
les cultures locales. Mais rien ne remplace encore l'immersion totale du client
dans le marché et la culture du pays. « Il est essentiel d'apprécier la
situation sociale au travers d'études ethnologiques pour sentir la différence
et l'évaluer correctement », précise Martin Georin, consultant à la Sorgem. De
l'avis de tous les professionnels, le quali à l'international exige une rigueur
sans faille à toutes les étapes de l'étude, du recrutement de l'animateur à
l'analyse et au débriefing, en passant par le recrutement des interviewés. «
Trouver, recruter et former les qualitativistes est pour nous un vrai challenge
en matière de ressources humaines », constate Malcom Baker, responsable mondial
du réseau Research International Qualitatif. Fin mai, 70 qualitativistes senior
de RI venant de trente-cinq pays se sont retrouvés à Amsterdam pour travailler
en commun sur les tendances et évolutions dans leur pays respectifs.
Parallèlement, le programme Rio, outil d'observation international qui couvre
quarante pays, est en pleine mutation pour en faire un outil plus simple à
manier et donc immédiatement opérationnel.