Le Semo, une quinzième édition entre parenthèses
Ceux qui se posaient la question sur le maintien ou non de l'édition 2011 du Semo ont la réponse. La quinzième a bien lieu, au Palais des Congrès, les 2 et 3 novembre. Et ce malgré la crise de l'après-salon 2010 et sa scission, avec la création du collectif Re-Création -qui aboutit au Printemps des Etudes. Pourtant, le Semo 2011 ne sera pas comme les précédentes éditions. Tarsus, organisateur historique, annonce une petite cinquantaine d'exposants -contre 80 l'an dernier- mais le même nombre de visiteurs est attendu (environ 3500 personnes). Parmi les institutionnels, si l'Adetem et l'UDA sont toujours partenaires, le Syntec non. Le syndicat organise, en effet, son prix à l'extérieur de la manifestation. Quant aux instituts, la plupart ont déserté (pour Re-Création entre autres): Repères, Harris Interactive, Stratégir, Mica Research, etc. «Nous avons fait beaucoup d'effort pour l'édition 2010 du Semo et nous n'avons pas eu les retours escomptés, lance Renaud Dédéyan, directeur associé de Mica Research. Cela faisait déjà plusieurs années qu'avec d'autres nous tirions la sonnette d'alarme. L'idée de départ du Semo -présenter des papiers de méthodes nouvelles- a été perdue. » Cependant, quelques-uns seront présents: Numsight, Catherine Finet Conseil, Quali Quanti, Brain Value, etc. «Nous sommes en pleine construction de notoriété et en phase de croissance. Cela m'intéresse d'avoir une vitrine en 2011. Je ne veux pas tirer un trait sur un an, voire 18 mois, en passant du Semo 2010 au Printemps des Etudes 2012. Si certains confrères ne seront pas présents, nombre de clients seront là, vu le niveau des conférences et la qualité des intervenants. Cela constitue une opportunité. Cela ne me dérange pas d 'être à contre-courant de l'opinion dominante», précise Nicolas Riou, fondateur de Brain Value.
«Il y aura moins d'exposants mais nous nous focalisons sur le contenu. Nous faisons tout pour avoir une manifestation petite mais de qualité! , insiste Ghislaine de Chambine, directrice de pôle chez Tarsus France. Le Semo doit rester le salon des études marketing.» Le groupe Tarsus France déclare avoir compris le besoin d'évolution du salon, davantage orienté vers les nouvelles technologies internet et mobiles. «Nous avons enrichi le contenu avec des thématiques répondant aux attentes des annonceurs, c'est notamment le cas de la table ronde d'ouverture sur «Des études à l'intelligence marketing» et de celle sur «l'interrogation multicanal» ; sans oublier la conférence de clôture sur la demande d'opérationnalité et de sens dans les études. Nous voulons poser les bonnes questions, même celles qui dérangent. »
A l'image des réseaux sociaux, la conception du Semo se veut plus participative et dynamique. Le programme, piloté par Isabelle Payet, s'appuie sur les propositions d'un comité composé de responsables d'études chez l'annonceur, d'instituts, d'associations, d'experts, etc. «Nous avons deux sessions sur des sujets sur lesquels la profession a peu de recul: les neurosciences et les études en mobilité», ajoute Ghislaine de Chambine. En parallèle du Semo se tiendra le forum Optimisation Marketing Digital. «La maîtrise des données est indissociable de l'univers des études et des outils. L'efficacité d'une campagne digitale dépend de la qualité de sa mise en oeuvre opérationnelle», justifie-t-elle. Autre manifestation annexe: Paris 2.0, organisé par Jérémy Dumont. Cette multiplicité des entrées ne va-t-elle pas déboussoler le visiteur et brouiller l'image du Semo? «Non, répond la directrice de Tarsus. Au contraire, les thématiques du forum sont complémentaires. Quant à l'image du Semo, elle doit évoluer pour suivre les tendances du secteur. »
Ghislaine de Chambine (Tarsus France) : « Nous faisons tout pour avoir une manifestation petite mais de qualité. »
Tarsus ne se laisse pas abattre. Même si 2011 sera une année entre parenthèses, Semo et son président Romuald Gadrat n'ont pas l'intention d'abandonner le marché des études. «A la différence d'un salon produit, le Semo est un rendez-vous intellectuel. Le contenu est primordial. Nous y croyons», conclut Ghislaine de Chambine.