Le B to B pour promouvoir le commerce équitable
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La Suisse ne produit pas uniquement des géants de l'agroalimentaire, des
banquiers et le sommet de Davos. En Europe, elle s'affirme comme la championne
du commerce équitable. Alors que les Français dépensent en moyenne, par an et
par habitant, 0,35 e pour des produits labellisés “équitables”, nos amis
suisses leur consacrent 10,16 e. Résultat, 10 % du marché des jus d'orange et
50 % de celui de la banane sont désormais réalisés par des produits équitables.
Et l'alimentaire n'est pas le seul secteur où les Suisses font parler leur
fibre alternative.
Switcher, une entreprise estampillée commerce équitable, qui domine le marché
helvétique des T-Shirts et vêtements de loisirs part à la conquête
de l'Hexagone. Où, en premier lieu, l'entreprise vise le marché
B to B, auquel elle propose des vêtements promotionnels. « La mission de
Switcher n'est pas uniquement de vendre des T-shirts en coton équitable. Notre
objectif est de promouvoir le comportement éthique de l'entreprise. C'est ce
positionnement que nous allons présenter aux entreprises françaises », indique
Daniel Rufenacht, directeur du CRS (corporate social responsability) et de la
communication de Switcher. Un comportement défini par un code de bonne conduite
et audité régulièrement par des ONG indépendantes. « Nous sommes implantés en
Chine, en Inde mais aussi au Portugal. Dans chacun de ces pays, nous
travaillons avec des fournisseurs qui tous ont signé notre code de bonne
conduite et notre charte éthique. Pour en contrôler le respect, nous avons mis
sur pied un système d'auto-évalution et un employé formé et payé par Switcher
est sur place pour détecter les éventuels dérapages et nous remonter
l'information », poursuit Daniel Rufenacht. Fort d'une production annuelle de
quelque 8 millions de pièces, l'entreprise peut, alors, peser de tout son poids
économique pour remettre dans le droit chemin de la responsabilité les brebis
égarées.
Une démarche en deux temps
A l'heure où les consciences s'éveillent peu à peu, cette transparence de la chaîne de production constitue un avantage concurrentiel dont Switcher veut faire un argument différenciant fort. En proposant aux entreprises des produits garantis commerce équitable, Switcher s'inscrit dans une tendance de fond. D'autant que les prix proposés restent compétitifs. N'a-t-elle pas, cependant, le sentiment d'offrir une bonne conscience à certaines entreprises?? Daniel Rufenacht s'en défend. « Nous avons effectivement parmi nos clients des cigarettiers. Pourquoi ces entreprises-là n'auraient-elles pas le droit de s'engager dans une démarche de propreté et de transparence?? Nous ne sommes pas là pour réparer les erreurs mais pour soutenir l'idée d'un comportement responsable. » Si les entreprises publiques, les collectivités locales et les PME constituent la première étape de la conquête du marché, l'objectif reste le consommateur final. Présente sur tous les fronts du commerce équitable, Switcher France, installée à la Fair Place de La Plaine Saint-Denis, ne cache pas qu'il lui faudra combler un déficit de notoriété. En s'associant à des entreprises en quête d'image, c'est aussi la sienne qu'elle met en avant. D'autant qu'elle propose à l'acheteur de faire l'expérience de son engagement social, environnemental et économique. En se connectant sur un site dédié et en entrant un numéro imprimé sur chaque étiquette de vêtement, chacun pourra connaître les conditions de production de son T-shirt. Un grand pas vers la traçabilité éthique…
Switcher en bref
Fondée en 1981 en Suisse, Switcher SA commercialise les marques Switcher et Whale. Elle emploie 160 personnes en Suisse, en Allemagne et en Inde. En 2004, l'entreprise se dotait d'une fondation. Production annuelle : près de
8 millions de sweat shirts, T-shirts, joggings et casquettes Chiffre d'affaires 2004 :
54 millions d'euros.