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La mobilité à I'ère durable

Contrairement à ce que la vague verte pourrait nous laisser croire, la voiture demeure le moyen de transport préféré des Français. Preuve qu'il reste du chemin à parcourir avant de pouvoir faire évoluer les habitudes.

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Le secteur des transports est aujourd'hui en pleine ébullition: débats à répétition sur l'avenir de l'automobile, redistribution des cartes dans les transports publics (à l'instar de la fusion de Veolia et Trans-dev), vaste plan d'économies à la SNCF, crise du transport aérien, percée du vélo dans les villes... A l'ère du développement durable et dans un contexte de ralentissement économique, les besoins et les perceptions des usagers sont-ils en train de changer? Plus précisément: comment a évolué la consommation de mobilité au cours de ces derniers mois? Statu quo ou changement notable? Et quels sont les modes de transport les plus associés au bien-être aujourd'hui? C'est l'objet de la dernière enquête réalisée par Ipsos Marketing pour Marketing Magazine auprès d'un échantillon représentatif de 500 personnes interrogées en ligne à l'été 2009.

L'avion et le train, grands perdants face à la voiture

Lorsque l'on considère l'évolution des usages, on peut résumer la situation en désignant des gagnants et des perdants. Les modes de transport qui souffrent le plus sont ceux qui permettent d'effectuer une longue distance. En effet, les Français partent moins loin de leur lieu de résidence ou moins souvent. Ainsi, la moitié de ceux qui utilisent l'avion déclarent le prendre moins souvent. Même situation pour le train (grandes lignes, TGV, Euros-tar...): 44% de ses habitués l'ont utilisé moins souvent au cours des six derniers mois.

En fait, le grand vainqueur des mois qui viennent de s'écouler est l'automobile. 45% des personnes interrogées disent l'avoir utilisée plus souvent qu'auparavant. C'est sans doute la conséquence d'un contexte à la pompe moins défavorable. C'est aussi le mode auquel on a recours naturellement en cas de baisse du pouvoir d'achat. Mais cette prépondérance de la voiture ne doit pas occulter d'autres évolutions significatives. Car, parmi les pratiques de mobilité qui progressent également, se trouvent la marche à pied (31% en font davantage), les transports en commun (14%) et le vélo (10%). A noter: le covoiturage est aujourd'hui utilisé par 15% des personnes interrogées.

Si nous regardons quel est le moyen de transport «idéal», nous devons bien constater que, là encore, le grand gagnant demeure la voiture. Malgré les critiques dont elle est l'objet en ces temps écologiques, elle demeure, sans ambiguïté possible, le symbole du bien-être dans l'univers de la mobilité d'aujourd'hui. Invitées à noter de 1 à 10 chaque mode de transport selon les bénéfices de confort qu'ils y associaient, les personnes interrogées ont plébiscité l'automobile en lui octroyant une note moyenne de 8,69. Car ce mode de transport permet, plus que les autres, de s'aménager une bulle protectrice, sécurisante et sous contrôle individuel.

Les modes de transport «verts» séduisent moins

Le classement des modes de transport est d'ailleurs intéressant (voir le tableau ci-contre). Après l'automobile viennent, dans un mouchoir de poche, l'avion (6,48), le train (6,48) et... le taxi (6,49). Les modes alternatifs ou respectueux de l'environnement comme le covoiturage, le vélo ou l'autopartage recueillent, de leur côté, des notes en dessous de la moyenne. Des chiffres qui montrent que la bataille de la mobilité durable commence à peine et qu'elle passera nécessairement par l'automobile.

Ces chiffres exprimeraient-ils en outre des différences de génération? Pas vraiment. Il existe même très peu de clivages sur la perception des modes de transport selon les âges. On peut néanmoins noter que l'autopartage et le covoiturage sont plus populaires auprès des moins de 35 ans qui leur attribuent une meilleure note. Un signe pour l'avenir?

@ Source: IpsosMarketing

Rémy OUDGHIRI

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