Huit grandes familles de Français face au développement durable
La 3e édition de l'étude “De la pensée à l'action, les huit façons de faire bouger les Français”, conduite par Ethicity et soutenue par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'Énergie), révèle une typologie des Français en fonction de leurs rapports et attentes face au développement durable. Huit grandes familles de Français se distinguent illustrant les différents comportements de nos concitoyens : les “citoyens du monde”, les “militants”, les “voisins”, les “pragmatiques”, les “conservateurs”, les “ego bonheur”, les “frivoles”, les “XXe siècle”.
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Le développement durable fait son chemin dans l'esprit des Français. Ainsi,
77,2 % d'entre eux en ont déjà entendu parler et 71,6 % veillent à réduire leur
consommation d'énergie. Au total, 83,4 % des Français sont convaincus qu'à
travers leurs achats, ils agissent au service de leurs convictions. Consommer
de façon responsable consiste, pour 41,4 % d'entre eux, à consommer des
produits certifiés éthiques ; pour 35,7 %, à ne plus consommer de produits
superflus ; et, pour 20,6 %, à réduire leur consommation en général. Ethicity a
classé les Français en huit familles suivant leurs degrés d'implication, leurs
attentes et leurs leviers d'actions.
Bonne nouvelle, les “citoyens du monde”
(21 % de la population française) constituent le groupe à plus forte
croissance. Plutôt CSP+, ils sont prêts à payer un peu plus cher pour des
produits engagés et consacrent du temps personnel au bénéfice collectif.
Deuxième catégorie, les “militants” (14,6 %). « Ils veulent du vrai, du concret
», souligne Élisabeth Pastore- Reiss, directrice d'Ethicity. « Très critiques,
revendicateurs et insatisfaits », ils agissent et « s'interrogent sur la
capacité des entreprises à intégrer réellement les exigences du développement
durable. Chantres de la participation populaire, ils vérifient la véracité de
l'information et dénoncent toute récupération ».
Adapter les messages
Les “voisins”, groupe le plus rural du classement (13,3
%), se distinguent par leur prudence et leur scepticisme. Il faut qu'un
problème touche leur environnement pour qu'ils s'y intéressent. Les
“pragmatiques” suivent avec 13 %. Ce sont des jeunes conscients de l'état de la
planète, qui sont demandeurs d'information et en attente d'accompagnement. Pour
la cinquième catégorie, les “conservateurs” (12,9 %), la priorité demeure la
sécurité des leurs. Les “ego bonheur” (9,1 %), sur-représentés parmi les
retraités CSP+ habitant le Sud de la France, pensent quant à eux à se faire
plaisir en priorité. Pour les “frivoles” (8,6 %), groupe le plus jeune centré
sur ses intérêts personnels, tout reste à faire. Enfin, les “XXe siècle” (7,4
%) sont âgés avec des revenus modestes et ne pensent pas au développement
durable. Ils attendent d'être rassurés et détestent être bousculés.
Il s'agit
donc bien d'adapter les messages en fonction de cette typologie. Car, si les
militants et les citoyens du monde représentent 35,6 % des Français, à peine 25
% vont chercher l'information sur la politique sociale et environnementale. Ils
sont plutôt dans l'attente de mode d'emploi que dans la recherche active. Quant
aux Français restants, ils ne se sentent concernés que « par ce qui les touche
personnellement ». Reste à prouver aux plus sceptiques que consommer de façon
durable n'entrave en rien le plaisir.
Méthodologie
Utilisation de l'échantillon SIMM 2005 pour Access Panel. Réinterrogation d'un échantillon de 6 000 individus âgés de 15 à 70 ans. Terrain du 5 mars au 10 avril 2006