Décathlon : écrire des visions qui sont autant de guides de développement
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«L'exercice de "visions" a toujours été très cher à l'entreprise, même si
la prospective à proprement parler est un métier nouveau chez Décathlon,
explique Irwin Wouts, qui occupe depuis deux ans la fonction de responsable
Prospective de Décathlon. Notre service n'a pas vocation à travailler dans son
coin, il est chargé d'aider les départements à se projeter à cinq ou dix ans.
Quand on dit prospective, cela apparaît comme une notion très large, il est
vrai que l'un des apports est de fournir des bases de réflexion concrète sur
l'avenir. Mais, in fine, ce que nous faisons est très opérationnel et aboutit à
la création de produits qui répondent aux besoins des consommateurs. » Un
exemple : le centre de recherche travaille sur la physiologie du corps humain
appliquée au sport. Un groupe est spécialisé sur la problématique du confort
thermique. « Nous avons essayé de brosser toutes les possibilités
technologiques en confort thermique et nous nous sommes aperçus que la notion
d'énergie naturelle était fondamentale dans les attentes clients. Ce qui nous a
amené à écrire un concept qui a abouti à un gant pour le ski, réchauffé par le
propre souffle de l'utilisateur. Le produit est entré avec succès en magasin
cet hiver. » Sur quelles méthodologies base-t-on la prospective chez Décathlon
? D'abord, de la veille multidisciplinaire (économie, géopolitique,
technologie, et notamment, sociologie), les études de type Sociovision ou
Algorem, complétées par des consultations de sociologues et la lecture de
nombreux ouvrages, au sein desquels figure, par exemple, celui de Gérard
Mermet, Francoscopie. « Veille et prospective sont intimement liées, souligne
Irwin Wouts. Mon travail est de trouver les signaux faibles et les pistes
intéressantes pour l'avenir à partir des informations fournies par la veille,
en France comme à l'étranger, en les croisant. Il s'agit de trouver des
convergences et des axes nouveaux et cohérents. » Autre étape : le travail par
scénario, phase de création en groupe (5 à 10 personnes) destinée à créer des
visions. « Une phase finale, très importante, de notre travail est
l'exploitation et la diffusion des scénarios en interne car la notion
d'appropriation est fondamentale pour imaginer de nouvelles applications, qu'il
s'agisse de la marque, du design, de la R&D ou du marketing. »