Crise de confiance?
@ (c) Marc Bertrand
François Rouffiac, Directeur de la Rédaction
La confiance est certainement l'une des notions-clés de notre monde moderne. Selon des analystes autorisés, la crise financière actuelle trouverait d'ailleurs une partie de son explication dans le fait que, au sein du monde financier, «plus personne ne fait confiance à personne». La profession marketing serait-elle à son tour victime d'une crise de confiance? Ou tout du moins d'une baisse de confiance? A la fois en elle et en l'entreprise qui l'emploie. Certains résultats de l'étude menée par Strategic Research pour Marketing Magazine (lire p. 82) auprès de directeurs marketing le laissent penser. Exemple: la proportion de ceux qui estiment que leur fonction va peser de plus en plus, dans un avenir proche, sur les décisions stratégiques, est en recul sensible et passe sous la barre des 50%. Autre exemple frappant: la proportion significative - plus d'un tiers - de ceux qui considèrent que leur entreprise ne prend pas toujours les bonnes décisions marketing. Ceci est lié, sans doute, à la perte d'influence ressentie et à des processus de décision qui ne satisfont vraiment qu'une toute petite majorité d'entre eux. Le poids d'autres directions, qu'elles soient générale, financière ou commerciale, semble bien présent. Qui plus est auprès d'une fonction qui doit désormais rendre des comptes. Ce à quoi elle n'a pas été habituée pendant des décennies... Et ce n'est pas un hasard si l'efficacité des actions marketing apparaît, et de loin, comme le sujet prioritaire de cette fonction; celle des actions de communication n'étant pas très loin. Mais on notera avec intérêt que son deuxième sujet prioritaire est la fidélisation des clients. Comme chacun le sait, le client est devenu une composante-clé du capital d'une société. Et si le marketing réussit cette mission, nul doute que son influence en sera renforcée. Tout comme sa confiance en lui.