Contrastes
C'est un paysage relativement contrasté que révèle la deuxième édition du
Top 100 des instituts d'études marketing et opinion publié dans ce numéro.
Contraste tout d'abord par rapport à la situation qui était celle des études en
2000. Sans grande surprise, les événements du 11 septembre dernier et la
conjoncture internationale leur succédant ont, là comme ailleurs, entraîné une
détérioration du second semestre 2001, qui a sérieusement ralenti une
croissance à deux chiffres depuis plusieurs années. Le Syntec Etudes Marketing
et Opinion annonce une progression de l'ordre de 5 %. Nos calculs sur les 100
premiers instituts, en comparant ce qui peut l'être et compte tenu des limites
du déclaratif, nous amène à un + 7,5 %. Une différence certes, mais qui traduit
bien, de toutes façons, le même phénomène de ralentissement. Autre contraste :
toutes les techniques, et donc tous les instituts, n'ont pas ressenti ce
tassement de la même façon. Clairement, d'un côté, ce sont les études ad hoc
qui ont été le plus touchées, avec des annulations des report... et de l'autre,
ce sont les panels qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. Evidemment, ils
ne concernent qu'un nombre plus limité d'instituts. Mais les gros panélistes
figurent parmi les leaders du marché et la technique représente plus de 30 %
des investissements études. Et l'on notera que la tendance est identique dans
la grande consommation et le médical. Et devrait, apparemment, se poursuivre en
2002. A côté des efforts des panélistes en matière de modélisation, d'apport de
valeur ajoutée, de mise à disposition "intelligente" et rapide des données, il
faut y voir aussi le caractère essentiel de l'information marketing délivrée.
Dans une conjoncture agitée, les entreprises essaient de coller le plus
possible à leur marché, afin non seulement de comprendre, mais aussi
d'anticiper. En développant leur rôle de conseil, les panélistes ne
risquent-ils pas de créer une nouvelle forme de concurrence pour les instituts
ad hoc purs ?