Connexion s'embarque dans le cybermonde
Simultanément à une campagne d'image centrée autour de cinq "grandes gueules", Connexion organise son premier road show en partenariat privilégié avec AOL. Un cybertruck de 28 tonnes rempli de matériel sillonne la France pour vulgariser le multimédia.
Affalé sur le flan droit du cybertruck de 28 tonnes sillonnant une
cinquantaine de villes françaises jusqu'au 2 décembre, l'image d'un baigneur
obèse et poilu donne le ton de la campagne "Grandes gueules" dans laquelle
s'est embarquée Connexion, distributeur spécialisé en son-image-ménager et
multimédia (voir MM 50). Une galerie de cinq portraits, plus déjantés les uns
que les autres, a été choisie pour renforcer le slogan lancé l'an dernier,
"L'erreur, c'est d'aller ailleurs". Chaque caricature décline sérieusement un
des thèmes majeurs de l'enseigne, les services, le conseil, les guides, le
multimédia et le choix des marques. La première des trois vagues annuelles
d'affichage (au lieu de deux les années précédentes) a commencé fin septembre
dans le centre de Paris sur les faces arrières de certains bus touristiques,
suivie par une campagne 4 x 3 nationale dans les villes où l'enseigne est
présente. Le budget s'élève à 8 millions de francs auxquels il faut rajouter 2
millions pour la campagne radio. Il s'agit là de la seconde phase de la
stratégie de communication orchestrée par l'agence Euro RSCG Ossard-Latgé,
initiée l'an dernier avec le concours de Bernard Tapie. Où le distributeur
affirmait sa volonté d'apparaître comme l'enseigne qui conseille et guide le
consommateur dans ses achats. Cette année, Connexion s'estime "assez adulte"
pour se passer du sulfureux personnage. Et préfère mettre en scène de "vrais"
individus et permettre à sa cible, qu'elle veut rajeunir, de s'approprier le
message.
Une offensive de charme
Loin de se contenter
d'une communication d'image au demeurant assez classique dans sa facture mais
bien ficelée, Connexion lance une offensive de charme sur le marché des
produits de nouvelle technologie, là où se fait la croissance : + 12 % à la
mi-juillet pour le multimédia, + 38 % pour la téléphonie ! Deux segments qui
permettent à l'enseigne de réaliser son meilleur score, + 67 %. Et dont le
potentiel est loin d'être entamé. Partant de ce principe et d'un constat qui
laisse songeur - les Français n'utilisent ce matériel qu'à 3 % de sa capacité
-, l'enseigne se lance à son tour dans une mission d'évangélisation. Et
organise, en partenariat avec AOL, Epson, Packard Bell, SFR et Thomson
Multimédia, un road show. Objectif : vulgariser l'usage des dernières
générations de technologies, et à la veille des fêtes, présenter les nouveautés
des fabricants participants. C'est dans un cybertruck que se déroulent les
démonstrations et les ateliers. Visant à la fois le grand public, les vendeurs
et les responsables des magasins, qui pour l'opération ont tout de même
déboursé 5 000 francs. L'arrivée de l'engin sera annoncée localement huit jours
avant sur Europe 2 et dans la PQR et fera l'objet d'un concours le jour J. Le
site de Connexion relaiera l'information en permanence, ainsi que le site
d'Europe 2 relié à une web cam installée dans le cyber camion.
Mariage en vue
Condamné à être impertinent dans sa
communication pour se différencier de ses concurrents, Connexion se sait
également condamné à un mariage de raison dans un ave-nir assez proche, afin,
comme l'explique Alain Favier, président du conseil d'administration, «
d'atteindre la taille critique des 8 à 10 % ». Sa part de marché actuelle étant
à peine de 4 %. « Nous souhaitons devenir un pôle d'attraction pour la
distribution indépendante », souligne-t-il, non sans rappeler sa volonté de
s'associer avec un acteur qui, comme lui, souhaite trouver de nouvelles
solutions pour faire évoluer le marché. En attendant de trouver ce partenaire
idéal, qui pourrait être allemand, on pense à Media Saturn, la mariée se fait
belle. Elle affiche un chiffre d'affaires en hausse de 5,5 % en 2000, contre +
3,5 % l'année précédente. Et vient d'enrichir sa corbeille de trois nouveaux
magasins : Colmar (depuis le 18 septembre), Dijon et à la Roche-sur-Yon depuis
le 1er octobre. Et travaillerait à la réalisation d'un site marchand.