Brand & Business Consulting veut monter un cran plus haut
Imaginez un grand groupe de communication qui accueille en son sein quatre
transfuges du consulting version Big Five. A première vue, cette rencontre-là a
tout du mariage de la carpe et du lapin. D'ailleurs jusqu'à présent les rares
tentatives de métissage entre ces deux mondes se sont soldées par de cuisants
échecs. Le challenge n'effraie pas le groupe DDB ou du moins son entité Brand &
Business Consulting. La structure, fondée par Françoise Bonnal en 1993, est
désormais coprésidée par Vincent de Bary, ex-Ernst & Young, ex-Fi System. Et
l'équipe s'enrichit de nouveaux directeurs associés, qui ont effectué toute ou
partie de leur carrière dans des cabinets de consultants. « Après s'être
essentiellement focalisé sur les systèmes d'information, on assiste à un retour
du consulting d'idées, de parti pris et d'opinions. Or DDB est idéalement placé
pour accueillir ce consulting », indique Vincent de Bary. Une opinion qui ne
doit rien au hasard. Il y a deux ans et demi, l'ex-ernstien avait conduit une
mission au sein du groupe de communication et en avait conclu qu'un des axes
stratégiques de développement pouvait être le renforcement de l'activité
consulting avec l'arrivée de... consultants. Aujourd'hui, ils sont dans la
place, confirmant leur savoir-faire dans l'application de la stratégie du
"coucou-pirate" (*...)
I have a dream
Plus
sérieusement, cette orientation illustre la volonté du groupe de donner une
nouvelle dimension à son activité consulting, actuellement centrée sur la
marque et l'innovation. Bref, après avoir acquis une vraie légitimité sur le
terrain du "brand", le nouveau "Brand & Business Consulting" s'attaque au volet
"business". « Notre ambition est de dépasser les positions qui opposent le
monde du consulting et de la communication et de construire une équipe intégrée
sur les complémentarités de chacun », analyse Françoise Bonnal. Ce consulting
veut se démarquer de celui exercé par les cabinets traditionnels sur le thème
du "aidez-moi à penser". « Nous voulons être des aiguillons, des provocateurs.
Nous nous retrouvons autour de trois valeurs de référence qui sont
l'intelligence, l'impertinence et l'intégrité », poursuit Françoise Bonnal.
Trois valeurs qui vont permettre la mise en oeuvre de ce fameux consulting de
parti pris à travers quatre nouveaux domaines d'intervention. A la vision de
marque vient ainsi s'ajouter la stratégie d'entreprise. « L'environnement des
entreprises évolue toujours vers plus de contraintes et d'exigence. Les
directions générales ont pensé un instant que les nouvelles technologies
allaient permettre de résoudre les problèmes. Or, nous savons aujourd'hui que
cette réponse n'est que partielle. Les dirigeants ont surtout besoin de mettre
à plat les contraintes et de définir leurs ambitions. De se donner du temps.
Nous avons la conviction que le principal moteur de succès des entreprises
vient de la capacité des dirigeants à découvrir le "rêve" leur permettant de
concevoir l'avenir de l'entreprise. C'est avec ce futur que l'entreprise créera
sa plus importante réserve de valeur. L'avenir appartiendra à celles qui
choisiront leur propre chemin au lieu de subir les règles du jeu établies par
d'autres », prêche Vincent de Bary.
70 % des projets CRM n'atteignent pas leurs objectifs
Deuxième champ d'activité : la
gestion de la relation client. Si le concept a séduit bon nombre d'entreprises,
sa mise en oeuvre demeure problématique. « Aujourd'hui 70 % des projets CRM
n'atteignent pas leurs objectifs. Tout simplement parce que les entreprises ont
confondu la finalité du CRM avec le déploiement technologique, qu'elles ont
sous-estimé les freins exercés par ceux dont le métier se transforme avec la
mise en oeuvre d'une approche CRM. Enfin, il faut également souligner la
difficulté à mettre tous les départements de l'entreprise à l'unisson de la
relation client », souligne Valérie Hervé, directeur associé et spécialiste des
problématiques de la relations client. Et d'ajouter : « Fort de notre
expérience, nous pensons qu'il est possible d'aborder la problématique de la
relation client sans poser comme préalable un développement initial d'outils
informatiques. Et ceci via une approche pragmatique qui vise à donner du temps
à l'entreprise pour qualifier ses objectifs et éduquer les professionnels en
contact avec le client, à donner la parole au terrain et qui permet d'adopter
une démarche progressive face aux outils d'analyse. » La troisième offre
concerne le marketing stratégique et l'ingénierie. « Il s'agit d'utiliser des
outils d'ingénierie marketing dérivés des modèles mathématiques de prédiction,
de statistiques et d'analyses comportementales. Ils permettent d'élaborer des
simulations de marché chiffrées pour l'entreprise dans son milieu
concurrentiel. Au final, leur objectif est notamment de quantifier le risque »,
commente Benjamin Grange, directeur associé. La dernière offre touche au
domaine de l'efficacité et au développement commercial. « Les thématiques
couvertes par cette offre touchent à la stratégie, à l'organisation et aux
moyens affectés à cette activité qui pèse de 7 à 10 % du chiffre d'affaires des
entreprises », indique Reza Sadri, ex-Gemini Consulting et directeur associé de
l'entité. Dans sa nouvelle configuration, Brand & Business Consulting vise une
marge brute de quelque 3 millions d'euros fin 2002. En 2001, elle était de 1,07
million d'euros. (*) Stratégie qui vise à mettre ses propres oeufs dans le nid
du pouvoir.