Autre visage
L'histoire se répète. Comme chaque année, le classement des cent premiers
instituts d'études du marché français a connu son lot de changements. Bien sûr
au niveau des rangs de certaines sociétés sous l'effet de quelques belles
progressions. Mais aussi,
et surtout, en raison de facteurs externes et internes propres au marché
lui-même. Par externes, il faut comprendre l'obligation faite à certains
instituts de ne plus communiquer leurs chiffres nationaux. Après les sociétés
du groupe Kantar, c'est au tour d'ACNielsen - rien moins que le n°2 du marché
avec quelque
115 ME de chiffre d'affaires 2004… - de disparaître, ou encore de Ciao au
niveau du on line. Un phénomène international qui, petit à petit, fausse la
vision de la structure et de l'évolution du marché national. Espérons que nous
n'aurons pas à réaliser, dans quelques années, le classement des seuls
instituts franco-français indépendants… En revanche, les facteurs internes,
c'est-à-dire les acquisitions et fusions, qui ont redémarré en 2005, sont eux
largement révélateurs de l'évolution hexagonale. Et, il y a fort à parier que
ce mouvement, lui aussi, n'est pas arrivé à son terme. L'un des acteurs du
marché évoque d'ailleurs la pyramide des âges et les problèmes de succession
que peuvent connaître de nombreux instituts, petits et moyens. Sachant, à
l'évidence, que ce n'est pas la seule cause de la concentration, sur un marché
dont l'aspect concurrentiel ne fait que se renforcer au fil des ans. Pression
sur les prix, nécessité d'investir dans des technologies toujours plus
gourmandes, de revoir les process, les démarches RH et formation… Le tout dans
un contexte
où les “faiblesses” du premier investisseur, la Grande conso, obligent
à trouver de nouveaux relais de croissance. Sans parler des toujours présentes
grandes manœuvres internationales. Il n'y a pas que le on line qui modifie, en
profondeur, le visage du marché des études.