Alimentation et santé : une relation ambivalente
Le nouveau pôle Synergies Santé Environnemen au sein de Louis Harris, a publié les résultats de son premier sondage, réalisé en novembre 2000 avec le Département Opinion.
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Responsable du Pôle Synergies Santé Environnement de Louis Harris,
Véronique Le Pautremat, a tiré de ce sondage trois enseignements transversaux
pour les industries pharmaceutiques et agro-alimentaires. Il existe un lien
essentiel et ambivalent entre alimentation et bonne santé. L'alimentation est
le premier levier de prévention, une source de maladie/mortalité. Le rôle des
médecins est à renforcer, car ils représentent les interlocuteurs les plus
crédibles pour l'information sur la sécurité alimentaire. Les récentes crises
incitent à une véritable stratégie d'achat des consommateurs, intégrant
d'autres paramètres que les qualités nutritionnelles, et basée sur la recherche
de sécurité. Cette enquête montre que la sécurité alimentaire constitue l'enjeu
majeur pour la société française (40 % des personnes interrogées citent ainsi
l'ESB parmi leurs principales craintes devant le chômage). Elle indique
l'importance du lien entre santé et alimentation qui est double dans ce
contexte : d'une part, l'alimentation est perçue comme le premier levier de
prévention, mesuré au travers de la fréquence des achats répondant à des
critères de "santé-forme", voire de "santé-active" (renforcée encore chez les
individus plus âgés et chez ceux connaissant des problèmes de santé) ; d'autre
part, elle peut être source de mauvaise santé. Les événements liés à la vache
folle, ou aux OGM, entraînent une suspicion croissante à l'égard des aliments.
La bi-fonctionnalité de l'alimentation
Il en découle
trois attitudes de plus en plus ancrées chez les consommateurs : une recherche
active d'informations sur l'origine et la composition des aliments
industrialisés avec le choix de circuits de distribution véhiculant
physiquement cette traçabilité, un besoin de réassurance via la notoriété des
marques et une attirance pour les promesses de qualité et de sécurité du bio.
Ainsi, concernant leurs choix alimentaires, les Français semblent en majorité
avoir intégré une bi-fonctionnalité de l'alimentation : "Et si ce que je mange
pouvait améliorer ma santé"/ "Et si ce que je mange pouvait me rendre malade".
Pour informer sur la sécurité alimentaire, les scientifiques apparaissent comme
les plus crédibles, avec une préférence pour les médecins qui seraient les
moins impliqués dans les enjeux économiques et bénéficieraient d'un capital de
proximité du consommateur. Ils sont à la fois repères et caution.