« Ouvrir le champ des possibles »
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Franck Guiader, 29 ans, travaille comme chargé d'affaires sur les
placements institutionnels chez BNP Paribas. En contact permanent avec des
interlocuteurs dans les services marketing, il a vite ressenti la nécessité
d'intégrer plus qu'un vernis, une expertise en la matière. Depuis octobre 2005,
il est inscrit quatre jours par mois en mastère études et décision à l'ESC
Rouen. « Je ne voulais pas suivre une formation axée sur le marketing
financier. D'abord parce qu'on apprend davantage en s'ouvrant à d'autres
mondes, en travaillant avec des stagiaires venus de secteurs différents,
ensuite parce que le marketing des biens de consommation est sensiblement plus
pointu que celui des banquiers. » Après consultation des premier et deuxième
cercles de son réseau, après lecture des baromètres régulièrement publiés sur
les écoles de commerce, après comparaison des aménagements horaires proposés
par les quelques offres sélectionnées, Franck Guiader s'oriente vers l'ESC
Rouen: une bonne réputation, un agenda compatible avec son emploi du temps, un
programme adapté à ses attentes (une culture plus études que management) et une
antenne en plein cœur de Paris. « L'Essec a un très bon mastère en marketing.
Mais le fait
de ne pas être dans Paris intra-muros peut être rédhibitoire. Je ne viens pas
chercher un label, mais plutôt l'apprentissage d'un raisonnement. » Un an et
demi sans trêve,
des week-ends sacrifiés, une vingtaine de projets à remettre, une thèse à
préparer et…
10 000 euros à débourser.
« Des sociétés anglo-saxonnes me chassent déjà »
« Tous les cours sont pris sur mes congés. Mon employeur, qui n'a pas montré un intérêt débordant pour mon initiative, ne participe en rien au financement, explique le stagiaire. J'ai songé à solliciter une aide. Et, devant l'échec d'autres tentatives, j'ai renoncé. » Le constat est relativement fréquent: les entreprises ne vivent pas toujours avec aisance les velléités d'émancipation intellectuelle et personnelle de leurs éléments. A fortiori, quand elles investissent elles-mêmes beaucoup dans des dispositifs de formation permanente customisés, ce qui est le cas de BNP Paribas. Franck Guiader n'envisage pas sa formation comme un tremplin salarial ou hiérarchique immédiat. Il s'agit davantage pour lui d'élargir dans l'absolu le champ des possibles. « Mon curriculum vitae est chez certains chasseurs de têtes, qui savent que je suis en formation. Des sociétés anglo-saxonnes me chassent déjà.»