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Vers une chaîne d'approvisionnement globale ?

Chez Staci, la mobilité des équipes réparties entre huit entrepôts permet de répondre aux pics des demandes.

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«Les entrepôts classiques, ceux des grandes chaînes, ne savent pas toujours gérer les petites commandes et de petites quantités. Or, nous savons le faire, nous savons préparer ces commandes », affirme Thomas Mortier. Le directeur commercial de Staci cite notamment le cas de Castorama Direct, pour qui son entreprise prend en charge la logistique de la vente en ligne et la gestion du stock dédié. Outil aux multiples facettes, la gestion déléguée permet de régler des problèmes liés aux pics d'activité saisonniers. Les affluences liées au lancement d'un nouveau produit sont aussi prévisibles dans la plupart des cas mais les structures existantes ne savent pas les absorber. Or, un prestataire peut le faire grâce à l'utilisation des structures mutualisées. Chez Staci, ces structures sont composées de huit entrepôts disposés à 500 mètres l'un de l'autre. Le personnel est réparti sur les sites suivant le volume prévisionnel, au jour le jour. Ce qui permet de répartir et diminuer les coûts fixes. Les services d'un prestataire de fulfillment demandent des compétences spécifiques à chaque métier. Par exemple, connecter les systèmes informatiques entre eux pour la préparation des commandes, le transport, la facturation. Pour le client, l'ensemble des informations est alors consolidé chez un seul prestataire. Ce dernier se chargera aussi des litiges et des retours de marchandises pour cause de défaut ou en cas de refus de livraison, avec une obligation des résultats. L'informatique du prestataire doit alors s'adapter à l'organisation interne des clients et notamment aux systèmes d'information. Les spécialistes de Staci savent jeter des passerelles vers des logiciels de productivité ERP comme SAP ou JDEdwards, adapter les interfaces pour des échanges EDI. Le coût de la connexion et de l'interfaçage se situe entre 7 500 et 30 000 euros. Il peut être intégré dans le coût de la prestation et réparti sur plusieurs années. Staci développe aussi des activités destinées aux professionnels, pour des sociétés avec réseaux, des concessionnaires auto, des assurances, des pétroliers. Le logisticien leur propose le routage des catalogues, la gestion des échantillons, des documents, des fiches techniques. Et voit l'avenir du fulfillment dans la démarche de chaîne d'approvisionnement globale, en intégrant le financement des produits. Le prestataire prendra alors en charge la gestion des flux physiques, informatiques et financiers. Et le client gardera la gestion de la marque, du choix des produits, du mode de commercialisation et des promotions. « Nous travaillons déjà de cette manière avec le groupe Accor. Nous sommes propriétaires de leur stock de fournitures pour les hôtels. Mais cette tendance est moins prononcée dans la vente à distance », conclut Thomas Mortier. Il faut noter que la sous-traitance de la fonction achats ne fait pas l'unanimité parmi les prestataires. « La fonction d'achat ne fait pas partie de mon métier et aujourd'hui je ne souhaite pas le faire », estime Alain Monteux (Arvato Services). Mais admet qu'à l'avenir, la donne peut aussi changer.

Comment Castorama Direct utilise le fulfillment


« Pour la logistique et le transport de notre site de commerce électronique, nous cherchions un prestataire positionné sur la vente à distance aux particuliers », témoigne Pascal Hassoun, directeur logistique chez Castorama Direct. Staci comptait parmi ses références le site Hubwoo, une place de marché électronique. Sa réponse au cahier des charges a été retenue sur les arguments de qualité et de coût. « Staci réceptionne nos commandes fournisseurs, les qualifie avec le numéro de commande et stocke dans son entrepôt », poursuit Pascal Hassoun. Ensuite le prestataire réceptionne le flux des commandes en provenance du site, le transforme en bons de préparation, réalise le picking, emballe et confie au transporteur sélectionné par Castorama Direct. Lors des retours, c'est Staci qui réceptionne mais un représentant du client valide la réintégration des marchandises. Le même prestataire est chargé de la logistique pour Dynastock, le catalogue papier de Castorama destiné aux artisans et aux collectivités. Seule différence d'approche : ici c'est le prestataire qui gère le transport avec ses propres sous-traitants. « Le point fort de Staci est dans sa capacité d'adapter ses services aux besoins de la vente à distance grand public, aux contraintes de picking individuel - une référence, une unité de vente, comme dans un supermarché », estime Pascal Hassoun. Quant aux points faibles, le prestataire manque parfois de ressources humaines dans la gestion des entrepôts.

Alexis Nekrassov

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