Spam : profil d'un "killer"
Si la nuisance occasionnée par le spam provoque des réactions virulentes de la part des internautes, c'est avant tout en raison de la quantité de "pourriels" qui envahissent leur boîte e-mail.
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D'après une récente étude réalisée par l'institut Harris Interactive, le
rapport entre courrier sollicité et non sollicité serait, en France, de 1
e-mail sur 5 reçus chaque jour pour 67 % des personnes interrogées dans le
cadre de cette enquête. Aux Etats-Unis, le mot "fléau" prend tout son sens :
selon l'étude, un internaute reçoit, en moyenne, 2 200 spams par an, soit plus
de 6 intrus par jour. Et, si l'on tient compte des projections de croissance de
cette pratique, estimée à + 15 % par mois, on comprend mieux la légitimité de
l'alarmisme ambiant à l'égard de ce phénomène. Les offres par spam issues du
secteur de l'informatique sont légion, en particulier les offres sur les
logiciels (41 %) et celles relatives au matériel informatique (38 %).
L'immobilier n'est pas en reste : 61 % des spams émanent de ce domaine. Autre
secteur en ligne de mire : la finance, qui ne rechigne pas à recourir aux
envois massifs pour placer ses crédits (79 %) ou ses offres d'investissements
financiers (68 %). Mais le plus nuisible des spams, c'est encore l'e-mail
pornographique (91 %), difficile à filtrer en raison de son contenu "visuel"
quasiment indétectable, et particulièrement nocif pour son caractère délétère.
Qui peut engendrer des pénalités plus ou moins lourdes dans un contexte
professionnel ou, pire encore, des nuisances d'ordre pédo-psychologique lorsque
sont touchés des mineurs en bas âge. Car n'importe quel public est une cible
potentielle, les envois massifs touchant indifféremment tout type de messagerie
électronique. Mais les effets collatéraux du spam ne s'arrêtent pas à ce
stade. Si cette pratique constitue un outil de vente des plus économiques,
parfois même efficace, le coût de traitement qu'elle impose à ses victimes,
notamment les entreprises, n'a rien d'anodin. Selon Forrester Research, le
traitement d'un "pourriel" se chiffre à 1 euro par message, à 200 $ par an et
par utilisateur, selon l'institut Ferris. Or, si l'on considère qu'entre 2002
et 2006, un utilisateur pourrait, selon Jupiter, recevoir jusqu'à 1 500 spams
par an, il y a fort à parier sur une rapide évolution des technologies de
protection permettant de contrer la pollution.