Question d'avantages
S'il est acquis, depuis longtemps, que l'objectif prioritaire d'une
politique de relation client est la fidélisation et, dans la plupart des cas,
des clients les plus rentables ; que cette relation sera, quoiqu'il advienne,
"multi", canal ou média, nombreuses sont encore aujourd'hui les interrogations
sur les ingrédients les plus concrets participant à la mise en place d'une
telle stratégie. Il ne s'agit pas ici des problématiques liées, par exemple,
aux fameux logiciels de CRM, qui ont donné ces derniers temps matière à une
abondante littérature, ou à l'organisation interne à mettre en place. Ni des
outils "écrits", qui font largement la preuve de leur efficacité. Non. Tout
simplement, ces interrogations portent sur le support naturellement associé à
la fidélisation, à savoir la carte dite, justement, "de fidélité". Le fameux
rectangle de plastique. Si certaines entreprises, à l'image des ténors de la
grande consommation, ont pris le parti de l'ignorer totalement, d'autres en ont
fait un élément incontournable de leur politique, sensé créer un lien permanent
avec la marque et, parfois même, l'élément dominant, faute de communication
récurrente. Mais, sans que l'on puisse encore réellement envisager sa
disparition, le dossier de ce numéro qui lui est consacré (voir en page 69)
prouve que les nouvelles technologies pourraient sérieusement la remettre en
question. Et par là même, créer des relations marque-client d'une nouvelle
nature. Mais, au-delà de sa matérialisation ou non, les interrogations
actuelles portent essentiellement sur les avantages qu'elle procure. Et, il
faut bien reconnaître que le panurgisme a jusqu'à présent été la règle
dominante. La réussite future des programmes de fidélisation passe
vraisemblablement par d'autres mécanismes que les classiques points ou autres
cadeaux. Et qu'en dehors des avantages financiers concrets, qui marcheront
toujours, il est nécessaire de développer d'autres systèmes en affinité avec
les valeurs et les aspirations des clients.