Numérique : bien au-delà de la simple impression
Choisir exclusivement des systèmes d'impression numérique, voilà un choix osé qui répond à une réelle ambition : offrir du service à valeur ajoutée.
Je m'abonne
Esker, Dupli-Print et Defitech. Trois prestataires en impression équipés
exclusivement de systèmes numériques. Et pour cause, la gamme de services
qu'ils proposent ne pourrait pas s'adapter à l'offset. “On demand”, réactivité,
données variables, petits volumes, pilotage à distance, le rôle de ces trois
structures, ainsi que toutes celles qui ont fait le choix du “tout-numérique”
ne se cantonne pas à la “simple” reprographie : « Nous apportons également un
service de conseil auprès des annonceurs et des agences de communication dans
leur stratégie de fabrication des documents. Un conseil qui passe par la
communication des capacités des systèmes que nous avons intégrés », souligne
Gilles Picarel, directeur commercial de Defitech, une filiale du Crédit
Agricole dont la stratégie est de se démarquer des imprimeurs plus classiques.
Un positionnement partagé par Dupli- Print : « Nous sommes en étroite relation
avec les agences et leurs clients pour la production des campagnes. Nous
mettons à leur disposition un Extranet pour piloter à distance les opérations
marketing et accéder à des tableaux de bord », détaille Frédéric Fabi, P-dg de
Dupli-Print. Au-delà du conseil, ces prestataires se démarquent grâce aux
technologies intégrées aux imprimantes numériques capables d'imprimer et
remettre en poste des petits et moyens volumes (5 000 plis en moyenne), le tout
en 48 heures. « Si le client finalise sa commande dans la matinée, le délai
peut même tomber à 24 heures selon la charge de travail, puisque nos
imprimantes sont directement connectées à la plate-forme de commande en ligne.
Aucune intervention humaine n'est plus nécessaire », précise Jean-Michel
Bérard, P-dg d'Esker, propriétaire de Flydoc, service de remise en Poste sur
Internet. Certains vont plus loin encore dans le service : impression en
données variables sur du plastique et PVC (pour des cartes de fidélité par
exemple), traitement RN VP et déduplication des bases de données, ou encore
couplage entre courrier postal et d'autres canaux de communication (fax, e-mail
ou SMS). C'est au niveau du prix que le bât blesse. Le prix d'une page A4 chez
Esker s'échelonne entre 0,20 et 0,30 euro, soit beaucoup plus cher qu'une
prestation offset. Chez Dupli- Print, le prix peut atteindre 0,70 e la page A4.
« Pour un mailing de 500 à 3 000 envois, ce prix reste en dessous des tarifs du
labeur. Aucun imprimeur ne peut proposer 500 impressions en données variables
avec finition sous 48 heures à 350 euro », rétorque son P-dg. Et Gilles Picarel
d'ajouter : « Le niveau de prestation justifie le prix à la page plus élevé. »
Pour IMS Groupe, plate-forme de fabrication et intermédiaire entre donneurs
d'ordres et imprimeurs, le coût d'un petit volume est divisé par dix en
exploitant l'impression numérique. « Le numérique a créé un marché à fort
potentiel et complémentaire à celui de l'offset », conclut Ludovic Hertault,
son fondateur.
Le papier s'adapte aux évolutions
L'encre et la machine ne sont pas les seuls éléments nécessaires pour concevoir un mailing. Le papier est tout aussi important. Parallèlement à l'évolution des technologies d'impression, les papetiers conçoivent des produits adaptés aux nouvelles machines et communiquent sur les techniques supportées (offset, laser, hélio). A l'image d'Arctic Paper qui a lancé 4DI (pour “For Direct Imaging”), une gamme dédiée aux presses numériques. L'industriel n'attend pas aujourd'hui une explosion des ventes, mais estime que le volume augmentera régulièrement, au rythme de la croissance du nombre de campagnes de petite voilure. Le papetier avoue toutefois que ce segment enregistre des volumes de vente plutôt “confidentiels”.