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Minute Pay : nouveaux banquiers du Net ?

Banque Directe, filiale de BNP Paribas, a lancé, début septembre, un système de paiement par courriers électroniques sécurisés : Minute Pay.

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Les consommateurs sont toujours aussi peu enclins à fournir leur numéro de carte bancaire pour régler leurs achats sur Internet. On les comprend : aujourd'hui, bien qu'il n'existe aucun système de comptage de la fraude électronique, certains banquiers n'hésitent pas à l'estimer à 20 % du total des transactions en ligne. Parmi les dernières innovations en matière de sécurisation, on trouve Minute Pay. Cette start-up, créée en juin 2000, a choisi de développer en France un mode de paiement très en vogue aux Etats-Unis : le micro-paiement. Ce système, par courriers électroniques, est, selon Celent Communications, en pleine expansion : 10 millions d'internautes l'auraient utilisé en 2001, soit un volume de transactions de plus de 3 Md$. Banque Directe, filiale de BNP Paribas, en assure la gestion en France, ayant choisi d'entrer à hauteur de 20 % dans le capital de cette jeune société. Attention toutefois, ce porte-monnaie virtuel est réservé à des transactions entre particuliers. En se rendant sur minutepay.fr, l'internaute peut ouvrir un compte, et naturellement l'alimenter. Pour payer un achat, il envoie un message à un autre internaute. « L'e-mail n'est qu'un vecteur d'information. Il avertit notre client d'un paiement ou d'un débit sur son compte. Il peut laisser l'argent chez Minute Pay ou le virer sur son compte courant », explique Alain Pinto, fondateur de Minute Pay. Avantage évident : l'acquéreur évite ainsi de donner son numéro de carte de crédit pour payer en ligne. Mais, inconvénient majeur : ce type de paiement, réservé aux particuliers, ne peut servir sur les sites marchands.

CRÉDIT INSTANTANÉ


En France, Minute Pay a signé un seul partenariat avec le site d'enchères en ligne, Ibazar. D'autres toutefois pourraient naître avec des sites de e-commerce, comme celui de Wanadoo. Ce système assure le particulier, vendeur d'un bien, de la viabilité de la transaction sans devoir attendre l'envoi d'un chèque. « C'est un crédit instantané qui raccourcit les délais entre les premiers contacts commerciaux et la finalisation définitive de la vente », développe Alain Pinto. Autre application possible : le marketing opérationnel. Son fondateur en est persuadé : « Minute Pay va permettre la distribution immédiate des gains liés à des jeux concours, des bons de réduction... » Cibles directement visées ? Les sites de loteries, bien sûr, qui versent régulièrement des sommes d'un montant parfois dérisoire aux joueurs. Mais également les sites musicaux, les portails d'information... Reste que l'utilisation de ce porte-monnaie virtuel semble encore terriblement limitée. D'autres systèmes de paiement sont d'ailleurs envisagés, comme celui testé par Enition. Cette start-up tente, elle, d'imposer une postfacturation des achats sur Internet via la facture de l'opérateur téléphonique.

Muriel Rozelier

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