Minute Pay : nouveaux banquiers du Net ?
Les consommateurs sont toujours aussi peu enclins à fournir leur numéro de
carte bancaire pour régler leurs achats sur Internet. On les comprend :
aujourd'hui, bien qu'il n'existe aucun système de comptage de la fraude
électronique, certains banquiers n'hésitent pas à l'estimer à 20 % du total des
transactions en ligne. Parmi les dernières innovations en matière de
sécurisation, on trouve Minute Pay. Cette start-up, créée en juin 2000, a
choisi de développer en France un mode de paiement très en vogue aux Etats-Unis
: le micro-paiement. Ce système, par courriers électroniques, est, selon Celent
Communications, en pleine expansion : 10 millions d'internautes l'auraient
utilisé en 2001, soit un volume de transactions de plus de 3 Md$. Banque
Directe, filiale de BNP Paribas, en assure la gestion en France, ayant choisi
d'entrer à hauteur de 20 % dans le capital de cette jeune société. Attention
toutefois, ce porte-monnaie virtuel est réservé à des transactions entre
particuliers. En se rendant sur minutepay.fr, l'internaute peut ouvrir un
compte, et naturellement l'alimenter. Pour payer un achat, il envoie un message
à un autre internaute. « L'e-mail n'est qu'un vecteur d'information. Il avertit
notre client d'un paiement ou d'un débit sur son compte. Il peut laisser
l'argent chez Minute Pay ou le virer sur son compte courant », explique Alain
Pinto, fondateur de Minute Pay. Avantage évident : l'acquéreur évite ainsi de
donner son numéro de carte de crédit pour payer en ligne. Mais, inconvénient
majeur : ce type de paiement, réservé aux particuliers, ne peut servir sur les
sites marchands.
CRÉDIT INSTANTANÉ
En France, Minute
Pay a signé un seul partenariat avec le site d'enchères en ligne, Ibazar.
D'autres toutefois pourraient naître avec des sites de e-commerce, comme celui
de Wanadoo. Ce système assure le particulier, vendeur d'un bien, de la
viabilité de la transaction sans devoir attendre l'envoi d'un chèque. « C'est
un crédit instantané qui raccourcit les délais entre les premiers contacts
commerciaux et la finalisation définitive de la vente », développe Alain Pinto.
Autre application possible : le marketing opérationnel. Son fondateur en est
persuadé : « Minute Pay va permettre la distribution immédiate des gains liés à
des jeux concours, des bons de réduction... » Cibles directement visées ? Les
sites de loteries, bien sûr, qui versent régulièrement des sommes d'un montant
parfois dérisoire aux joueurs. Mais également les sites musicaux, les portails
d'information... Reste que l'utilisation de ce porte-monnaie virtuel semble
encore terriblement limitée. D'autres systèmes de paiement sont d'ailleurs
envisagés, comme celui testé par Enition. Cette start-up tente, elle, d'imposer
une postfacturation des achats sur Internet via la facture de l'opérateur
téléphonique.