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Les web agencies reprennent des couleurs

Rescapées de l'explosion de la bulle internet, les agences interactives indépendantes reviennent en force. Mieux encore, leurs spécificités, et leur expertise du Web, leur permettent de tenir la dragée haute face aux agences prônant le tout intégré.

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Web 2.0, émergence du conso-acteur, prise de pouvoir des internautes, autant de termes utilisés pour décrire un phénomène sociologique de fond. Ainsi, bien qu'indépendantes, les Web agencies, devenues agences interactives, et qui, aujourd'hui, se nomment elles-mêmes agences digitales, reviennent en force. Parmi leurs atouts : une véritable expertise liée à une connaissance historique d'Internet. « Le fait d'être natif des usages du Web nous octroie une compréhension et une manière d'écrire plus spécifique que les agences traditionnelles », explique Lionel Curt, P-dg de Megalo(s). Une argumentation reprise aussi par Benjamin Beaudet, directeur associé de l'agence interactive lyonnaise C2IS : « L'expérience génétique du métier se trouve chez les agences digitales qui ont survécu à la bulle Internet. Et pour exploiter totalement le potentiel du Web, une entreprise a besoin de travailler avec de vrais spécialistes. » Autre argument mis en avant par ces agences indépendantes, la versatilité d'Internet. C'est en effet un média en perpétuelle évolution, tant au niveau technologique, qu'au niveau des usages. Une veille internationale et quotidienne est donc une condition sine qua non pour livrer une analyse pertinente. Et il semblerait que les agences digitales soient particulièrement vigilantes sur ce point. Parallèlement, de nombreux annonceurs font aujourd'hui du Web la pierre angulaire de leur communication. Un fait qui se concrétise par des budgets plus importants consacrés à Internet, mais aussi par l'utilisation de la télévision, de la radio, ou bien de l'affichage pour aiguiller les consommateurs vers un site dédié. Une tendance qui profite pleinement aux agences interactives.

Internet, un canal comme les autres ?

Internet est-il un canal comparable à la radio, à la télévision, à l'affichage, ou bien est-il devenu un média englobant tous les autres ? Une interrogation complexe et légitime (avec le développement du haut-débit, les campagnes web se composent de vidéos et de podcasts) qui n'a pas réellement de réponse type. En effet, que l'on soit une agence tout intégré, ou bien une agence interactive, les avis divergent. « Nous serons une agence généraliste dans cinq ans. En effet, tout se fera sur Internet », projette Philippe Seignol, codirecteur général d'Isobar. Même constat de la part d'Emmanuel Heurion, coprésident de Business Interactif : « Le média Internet intègre petit à petit tous les autres canaux. Le Web permet de faire de l'affichage et de récolter des datas. De même, la radio et la télévision deviennent digitales. Aujourd'hui, Skyrock est-elle une radio off line ou digitale ? » Des interrogations qui définiront certainement les agences de demain.

Vers du full services… Web

Reste que les agences digitales, elles aussi, se réorganisent. Nombre d'entre elles intègrent progressivement tous les métiers de l'emarketing. Les rachats récents de Coccinelles, NDC et Singapour par CRM Company en sont un exemple probant. Ainsi, ces agences tendent vers du tout intégré. Concrètement, elles proposent la conception d'une campagne web, la création d'un site, mais s'occupent aussi du référencement, ou bien encore de l'achat d'espace. « Nous tendons à être des agences 360°, car nos clients nous demandent de faire du marketing direct, de la promotion, au bien des spots vidéo sur Internet », expose Lionel Curt. Un modèle de croissance qu'utilise d'ores et déjà Business Interactif : « Nous intégrons tous les canaux digitaux. Nous nous occupons à la fois des campagnes d'e-mailing, du référencement et de la création des sites de nos clients », conclut Emmanuel Heurion.

Enquête réalisée par Marie-Juliette Levin

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