Le marketing interactif fait son entrée en Bourse
Les investisseurs font les yeux doux aux acteurs du marketing interactif. Après 1000mercis en février et Come & Stay en Avril, Directinet pourrait également s'introduire en Bourse pour financer son développement.
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Une croissance forte
et régulière, une rentabilité exemplaire et une stratégie de croissance
convaincante, telles sont les forces de ces
“start-up” du MD qui ont
su séduire les investisseurs boursiers, particuliers comme
institutionnels. Dernière opération en date, l'introduction de Come & Stay sur
Alternext a rencontré un vif succès auprès des investisseurs. Surtout chez
les institutionnels, puisque le Placement Global a dû être arrêté avant son
terme
en raison du grand nombre
de demandes. « Nous avons fermé par anticipation pour que ceux qui avaient
souscrit aient une part significative
du capital », précise Carole Walter, présidente et directrice générale de Come
& Stay.
Au total, près de 11,5 millions d'euros ont été levés, dont 6 millions
résultant d'actions nouvelles. Une augmentation de capital supérieure aux 5
millions qu'espérait la société en raison d'une fixation de la première
cotation à 16,13 E,
soit le haut de la fourchette
de départ. « Nous sommes ravis car nous allons pouvoir investir dans une
croissance externe vers l'étranger, à commencer par
le Royaume-Uni courant
2006 », se réjouit Carole Walter. Fin 2005, Come & Stay, avec un groupe de
24 personnes, affichait un chiffre d'affaires de 5,2 ME et un résultat net d'un
million d'euros. « Nos entreprises sont très rentables car nous sommes sur un
métier où il existe une création de valeur nette. Les sites internet gagnent de
l'argent en commercialisant leurs bases et nous en gagnons en gérant leur
publicité en ligne », ajoute Carole Walter. Pour accompagner la croissance qui
s'offre désormais à elle, la société pourrait augmenter ses effectifs
“proportionnellement à la croissance du CA”.
1000mercis montre la voie
En février dernier, 1000mercis ouvrait le bal 2006 avec un succès incontestable : la demande totale de titres a été dix-neuf fois supérieure à l'offre ! Le spécialiste de la publicité et du marketing en ligne a pu mettre sur Alternext 899 000 actions pour une valeur totale de près de 10,47 millions d'euros, dont la moitié d'actions nouvelles. Nul doute que là encore, les résultats financiers de la société ont convaincu naturellement les investisseurs : en 2005, 1000mercis a dégagé une marge nette de 31,5 % pour une trésorerie nette de 2 millions d'euros. « La société a séduit par la qualité de son modèle économique, son positionnement sur le marché et par sa capacité d'innovation et de développement. La réussite de l'entrée en Bourse va au-delà des résultats », souligne Yseulys Costes, P-dg de 1000mercis. Le cours de l'action, fixé au départ à 11,65 euros, a rapidement progressé dès les premiers jours avec un cours à 17,95 E le 9 février pour atteindre le 27 février sa plus forte cotation à 22 euros. Depuis, le cours s'est un peu essoufflé mais fluctuait autour de 17 euros fin avril. Le succès de cette introduction ne surprend pas les analystes. « Le modèle économique de 1000mercis est vertueux. Plus les données de la base Elisa sont nombreuses et de meilleure qualité, plus les annonceurs sont séduits, achètent des services et contribuent au final à l'amélioration d'Elisa avec leurs propres bases », confie Laure Shneegans, analyste chez NexResearch, un institut d'études financières spécialisé dans les entreprises à petite valorisation boursière (moins de 1 milliard d'euros). L'analyste ajoute que l'entreprise compte aussi sur une augmentation des budgets Internet chez les annonceurs (les investissements e-pub dans le monde devraient observer une hausse de 23,6%, selon ZenithMedia), ce qui favorise un avis positif sur la valeur, dont la “fair value” est estimée par NexResearch à 21 euros. En deux mois, Alternext a donc accueilli avec succès 1000mercis et Come & Stay deux acteurs du marketing interactif. Faut-il y voir un phénomène de mode ? « Cela ne doit pas en être un sinon l'introduction n'est pas réalisée pour de bonnes raisons », tempère Yseulys Costes. Pourtant, Directinet est en passe d'en faire de même et planche justement sur sa prochaine entrée en Bourse.
Broker en action
Dernière entreprise à s'être déclarée candidate à l'introduction sur Alternext, le broker de fichiers d'adresses e-mails compte sur ses 6 millions de profils qualifiés, son chiffre d'affaires de 7,7 millions d'euros en 2005 et sa rentabilité pour séduire les investisseurs privés et institutionnels. Des chiffres au moins égaux à ceux de 1000mercis et Come & Stay, indicateurs de bon augure pour ce prochain événement. Le dossier serait d'ores et déjà bien entamé et l'entreprise vise une première cotation avant la fin du premier semestre 2006. « Cela fait déjà plusieurs mois que nous travaillons sur ce projet », commente Jérôme Stioui, P-dg de Directinet qui espère atteindre des résultats similaires à ces deux prédécesseurs. L'IPO permettra à l'entreprise de lever quelques millions d'euros en cédant une part “classique” de son capital pour ce type d'opération (entre 20 % et 30 % en moyenne). Pour le broker, il s'agit bien sûr d'acquérir les fonds notamment pour des opérations de croissance externe, mais surtout de gagner une certaine crédibilité quand il s'agira de négocier des paiements en actions. « Nous comptons placer notre stratégie sur deux axes : l'intégration de sociétés européennes positionnées sur le même segment que nous, et l'acquisition d'acteurs sur des métiers connexes de la donnée, sur les segments de la conquête et de la fidélisation », explique Jérôme Stioui. Un développement que l'entreprise ne pourra assumer qu'en valorisant son capital sur une place financière réglementée. « Mais ce n'est pas tout : outre les fonds et la crédibilité, l'entreprise acquiert une forte visibilité qui lui permet de prospecter via la communication financière de nouveaux clients. Une IPO attire beaucoup d'annon- ceurs », commente Laure Shneegans. L'engouement des financiers pour Alternext se prête plutôt bien à ce jeu. Evolution de feu le Marché Libre de la Bourse de Paris, cette place boursière a été créée pour faciliter l'introduction des entreprises dont la capitalisation boursière reste modeste. La relative simplicité d'introduction et l'effet positif des bons résultats des IPO de 1000mercis et Come & Stay sont des éléments qui laissent les analystes estimer qu'il ne s'agit que d'un début. « Forcément, il faudra s'attendre à d'autres introductions. Les acteurs du même secteur estiment qu'ils sont également susceptibles de connaître le même succès que les deux introductions précédentes », constate Laure Shneegans. Et il y aura sûrement des déçus.
1000mercis Date de création : Février 2000 Chiffre d'affaires 2004/2005 : 4,10 ME Croissance : + 96 % Résultat net : 1,28 ME BDD Elisa : 6 millions d'adresses e-mails Come & Stay Date de création : Février 2000 Chiffre d'affaires 2005 : 5,18 ME Croissance : + 122 % Résultat net : 1,03 ME Réseau : 22 millions d'adresses e-mails Directinet Date de création : Mai 2000 Chiffre d'affaires 2005 : 7,7 ME Croissance : + 100 % Résultat net : N.C. Réseau : 15,7 millions d'adresses e-mails