Le canal électronique s'impose
Les rescapés de l'explosion de la bulle internet peuvent se réjouir. Jamais
l'e-commerce n'aura été aussi florissant qu'en 2002 : le nombre d'acheteurs en
ligne croît plus vite que le nombre d'internautes. En 2002, la part des
e-acheteurs a progressé de plus d'un million de personnes et représente 29,7 %
de la population totale. Comme le montrent les indicateurs du dernier baromètre
de l'Acsel (Association pour le commerce et les services en ligne), au 4e
trimestre 2002, les transactions en ligne ont progressé de 63 % par rapport à
la même période en 2001, et de 47 % sur l'ensemble de l'année. En volume, cela
correspond à 10 millions de transactions réalisées contre 6,8 millions en 2001.
En valeur, les achats en ligne ont généré 2,2 Md€ de chiffre d'affaires sur
l'ensemble de l'année. « Ce qui représente environ 12 % du chiffre d'affaires
de la VPC », indique le président de l'Acsel, Henri de Maublanc. Résultat que
confirment les vépécistes : à La Redoute, Internet pèserait déjà entre 20 % et
30 % du CA global, selon les pays, et, chez Surcouf, entre 10 % et 15 % du CA
de l'enseigne. Aux 3 Suisses, le Web a, pour la première fois, détrôné le
Minitel. Il couvre désormais 8 % des ventes du vépéciste et, compte tenu de son
niveau de croissance en 2002 (+ 40 % par rapport à 2001), 3 Suisses estime que
ce canal devrait "rapidement" générer 20 % du chiffre d'affaires du groupe.
Ces annonces posent pourtant une question : Internet détourne-t-il les
acheteurs des autres canaux de distribution ? Rien n'est moins sûr. « Après
analyse, nous constatons qu'Internet a non seulement un effet d'accélération
des ventes en magasin, mais que cette synergie Internet/magasin est même
beaucoup plus forte que la cannibalisation qui reste, elle, très marginale »,
assure Jan Löning, P-dg de fnac.com. Pour l'ensemble des professionnels du
panel de l'Acsel, l'augmentation des ventes en ligne se poursuivra en 2003.
Nomatica l'estime entre 80 et 100 % ; MisterGooddeal compte doubler son chiffre
d'affaires tout en quadruplant ses marges ; 3 Suisses espère gagner 40 % de
revenus supplémentaires. Quant à Voyages-SNCF, son Dg, Denis Wathier, table sur
une croissance équivalente à celle enregistrée en 2002, soit 60 %.