JD Edwards revendique sa part du gâteau CRM
Alors que les analystes rivalisent de projections des plus optimistes quant
à la croissance du marché du CRM, les prétendants se font de plus en plus
nombreux parmi les éditeurs historiquement positionnés sur le secteur des ERP.
Après Oracle et SAP, qui se sont récemment découvert une légitimité en matière
de développeurs de produits CRM, c'est au tour de JD Edwards de s'attaquer de
front au marché de la relation client. En optant pour la croissance externe.
L'éditeur américain vient d'acheter pour 86 millions de dollars 100 % du
capital de son compatriote Youcentric, société spécialisée dans les solutions
de CRM et qui compte outre-Atlantique des clients comme Fedex ou Bank of
America. Présent en France avec un portefeuille de 350 clients (Lafarge,
Hédiard, le PMU, la Réunion des Musées Nationaux, Alcatel Réseaux
d'Entreprise...) et un chiffre d'affaires 2000 de 278,8 millions de francs, JD
Edwards entend désormais proposer aux entreprises françaises du "mid market"
(plus de 900 MF de chiffre d'affaires, tout de même) une offre intégrée
CRM-ERP. Qui sera commercialisée sous le nom de JD Edwards, la marque
Youcentric (inexistante en France) étant vouée à disparaître par le jeu de la
fusion. Les dirigeants de la société préfèrent aujourd'hui ne pas avancer de
chiffres quant à leurs objectifs commerciaux sur le marché français du CRM. Les
difficultés manifestes d'Oracle et de SAP à percer sur un marché largement
dominé par le géant du CRM Siebel incitent peut-être le nouveau challenger à la
prudence. « Contrairement à Oracle et SAP, nous avons acquis une offre déjà
bien implantée aux Etats-Unis et n'avons pas eu à développer un produit ex
nihilo. D'autre part, nous ne ciblons pas le marché des grands comptes, où
Siebel est déjà très présent. Enfin, sur ce marché très disputé du CRM mid
market, nous avons un grand atout : l'intégration », souligne Didier Faure,
responsable de l'offre produit de JD Edwards pour la France. L'éditeur
réfléchissait encore début septembre à sa stratégie tarifaire. Toujours est-il
que son offre devrait être commercialisée à des prix « compétitifs, voire
attractifs, moins chers que Siebel ». Et ça tombe bien, car Siebel qui,
jusqu'au 16 août, était encore un partenaire privilégié de JD Edwards, a
dénoncé le contrat passé avec son futur ex-partenaire. La guerre est belle et
bien ouverte.