Des territoires à conquérir
Les TPE, les artisans, les professions libérales, les commercants, la VPC traditionnelle, le tourisme… De nouveaux champs d'application se sont ouverts au télémarketing.
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Q uels sont les nouveaux territoires du télémarketing ? La déréglementation
des marchés d'un côté, la perte de la valeur ajoutée des acteurs traditionnels
de l'autre, ont laissé des terrains en friche. Les acteurs du télémarketing
n'ont que l'embarras du choix pour aller les conquérir. Par exemple, pour
Patrice Mazoyer (Dga de B2S), une nouvelle cible pour la téléprospection, ce
sont les “professionnels”, les entreprises comptant moins de cinq personnes.
Mais aussi les artisans, les professions libérales, les commerçants, etc. Leurs
demandes sont situées quelque part au milieu entre celles de la clientèle
résidentielle et celles des entreprises. Ils n'ont pas les mêmes attentes que
les particuliers, car une entreprise de quatre personnes a une consommation
très différente du téléphone, d'Internet ou du parc automobile, qu'un foyer de
quatre personnes. Mais ces clients n'ont pas le même équipement de base que
n'importe quelle entreprise. Ils n'ont pas de parc PC en réseau, ils sont moins
structurés... Cette clientèle représente tout un marché. Mais il n'existe pas
beaucoup de canaux de communication pouvant valablement atteindre cette cible.
Le mailing est peu lu, car ces professionnels ont besoin d'un contact
personnalisé. Cependant, ils sont trop nombreux pour être couverts par une
force de vente itinérante. Le téléphone apparaît ici comme un canal
intermédiaire adapté à leur cas. Manuel Jacquinet (Colorado) énumère les
nouveaux secteurs qui s'intéressent à la téléprospection : « Les vins et les
spiritueux, la VPC et la téléphonie, que ce soit pour une cible grand public ou
professionnelle. Et aussi la gestion du patrimoine, la retraite. Ce sont des
marchés volumineux, où il faut trois ou quatre heures en moyenne pour obtenir
un vrai rendez-vous. » De nouveaux territoires de téléprospection s'ouvrent là
où l'apport des forces de vente traditionnelles s'était progressivement
appauvri. Le tourisme par exemple : les agences classiques apportent peu de
valeur ajoutée. Le Minitel d'abord, puis le Web ont bouleversé cet univers qui
est maintenant ouvert au téléphone.
Vendre des voitures par téléphone ?
Mais, là encore, il y a des bémols à apporter. Ce
n'est pas parce que les vendeurs traditionnels n'amènent pas une grande valeur
ajoutée que l'on va pouvoir investir ce marché avec le téléphone. Par exemple
sur le secteur automobile, pourrait-on espérer vendre des voitures par
téléphone ? « Oui, le prospect pourrait appeler pour savoir si la voiture est
en stock », réfléchit Manuel Jacquinet. Et on peut même lui proposer une
démonstration en 3D sur le Web. « On va préparer le prospect, le diriger vers
une démo ou une visite guidée sur Internet... avant de l'engager à se déplacer
chez le concessionnaire le plus proche, précise Marc Gladysz. Car, on ne doit
pas oublier le besoin de toucher, d'essayer avant d'acheter. Ceux qui pensent
pouvoir vendre des voitures sur photo, rêvent beaucoup ! »
A.N.