Des publicités personnalisées sur le numérique
Encore balbutiante en Europe, la télévision numérique n'en aiguise pas
moins les appétits, et tout particulièrement en ce qui concerne les publicités
ciblées. On comptabilise, à ce jour, quelque 3,5 millions de foyers équipés en
France pour 17 millions en Europe. C'est pourquoi Claritas se positionne d'ores
et déjà en s'alliant au pionnier de la publicité individualisée aux Etats-Unis,
ACTV, dont le produit SpotOn permet la fourniture et le comptage de publicités
TV personnalisées et interactives. Ce système, encore en phase de tests, est
compatible avec les principales plates-formes interactives et les décodeurs
numériques. Grâce à sa mégabase, qui répertorie 35 millions de foyers en
Europe, Claritas connaît déjà les comportements d'achats des consommateurs et
leur choix en matière de bouquets satellite (TPS, CanalSatellite en France). Ne
lui reste plus qu'à mettre ces connaissances au service d'un outil de masse, la
télévision, à laquelle, précisément, certains reprochent l'impossibilité de
cibler les ménages en fonction de leurs profils.
Mesurer l'impact des spots en direct
Commentant ce partenariat, Grégory Lovett,
vice-président senior d'ACTV pour l'Europe, explique : « Il existe un
gaspillage énorme dans la publicité TV. Une publicité traditionnelle sur des
couches-culottes est sans intérêt pour des ménages sans enfants. Avec SpotOn,
les annonceurs concernés peuvent sélectionner les ménages avec enfants, tandis
que les autres annonceurs peuvent cibler simultanément d'autres consommateurs
pour du dentifrice, des cosmétiques ou du shampooing, selon ce qui leur
convient le mieux. Grâce à la technologie SpotOn, les téléspectateurs peuvent
également demander des informations complémentaires et commander des produits
présentés. » Pour Claritas, entre en compte la possibilité de faire réagir et
de mesurer l'impact des publicités en direct sur le spectateur. Surtout lorsque
l'on sait qu'à l'horizon 2005, ce sont pas moins de 60 millions de foyers
européens qui devraient bénéficier de la télévision numérique. « Nous pourrons
mesurer l'intérêt du consommateur sur la publicité, par exemple, si celui-ci
éteint son poste ou zappe sur une autre chaîne après 15 secondes », signale
Marina Dédéyan, en charge de la communication chez Claritas France. Quant à
savoir si ce genre d'informations ne relève pas de l'atteinte à la vie privée,
Marina Dédéyan réfute catégoriquement cette hypothèse : « Le téléspectateur
accepte ce type de prestation. Le jeu est clair et tout le monde est au
courant. Le fait de savoir que, dans un foyer donné, il y a un enfant en bas
âge, pour lui envoyer une information sur les couches culottes, n'est, en rien,
une nouveauté. » C'est sur les remontées que la démonstration semble plus
difficile à maintenir : comment, en effet, justifier de cette vigie constante
au sein même des foyers ? « Nous avons le même suivi et le même niveau
d'identification que celui d'Internet », précise Marina Dédéyan. Le fantasme de
Big Brother n'est pas si loin !